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Travail

Des salariés d'une sucrerie Tereos se mobilisent contre l'annonce de suppression de postes

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Le groupe Tereos a annoncé qu'il allait supprimer 123 postes dans sa sucrerie située à Escaudœuvres (Nord). Face à cette annonce, les salariés ont décidé de se mobiliser.

Colère et incompréhension pour les salariés de la sucrerie Tereos, qui ont appris ce mercredi que 123 postes allaient être supprimés sur le site d’Escaudœuvres, dans le département du Nord. La fermeture interviendra dans trois mois, mais les salariés ont décidé de se mobiliser.

Depuis mercredi, des employés de la sucrerie font brûler des pneus et des palettes. Mais surtout, ils bloquent la sortie des 40.000 tonnes de sucre encore dans les silos. Ils se relaient jour et nuit. Pour Kevin (30 ans), salarié de l’usine, cette annonce, “c’est un coup de massue”. Il ne se voit pas travailler dans une autre usine du groupe.

“J’ai mon fils, que j’ai en garde alternée, qui est à l’école pas loin d’ici. J’ai acheté une maison il y a un an pas loin d’ici. Donc je ne pourrais pas faire des kilomètres et des kilomètres par jour”, assure-t-il.

L’argumentaire de Tereos, c’est que le site n'est pas assez rentable et que les factures d’énergie augmentent. Mais il ne tient pas pour Adrien Fené, secrétaire CGT du CSE. “Le but est très simple, c’est de maximiser les profits. Pour être honnête, on n'a jamais perdu de l’argent. En plus, nous, on avait la spécificité de faire du sucre à haute filtrabilité qui se vend encore plus cher. C’est une aberration de fermer notre sucrerie”, indique-t-il.

"La sucrerie fait partie de la culture de notre ville"

Les salariés ont le soutien de nombreux élus. Dont Thierry Bouteman, le maire sans étiquette d’Escaudœuvres.

“C’était très soudain, brutal. La sucrerie existe depuis 150 ans. Elle a fait vivre énormément de familles. Elle fait partie de la culture de notre ville. C’est très difficile aujourd’hui d’imaginer la ville d’Escaudœuvres sans le fonctionnement de cette usine”, appuie-t-il.

Les 123 employés devraient être réaffectés dans d’autres usines. Mais rien n’a été proposé aux centaines d’intérimaires et de saisonniers.

Amandine Réaux avec Guillaume Descours