Discrimination au travail: "Comment peut-on juger les gens sur l'apparence et pas sur le travail qu'ils font?"
Un papillon tatoué sur la gorge, des lettres sur les doigts. Pour Sophia, 21 ans, vendeuse en cosmétique, ces tatouages sont la cause de son licenciement: "Comment en 2019, on en est encore là à juger les gens sur l'apparence et pas sur le travail qu'ils font? Dans l'entreprise où j'étais, je fidélisais les clients, je m'entendais bien avec ma manager. On me disait que je faisais du bon travail".
"Il y a l'idée que le client a certains goûts"
Les employeurs sont fascinés sans s'en rendre compte, par leur idée de la beauté, selon Jean-François Amadieu, sociologue et auteur du livre La société du paraître:
"Toutes les qualités s'attachent à la belle personne, par exemple qu'elle est intelligente, c'est évidemment ridicule. Il y a aussi l'idée que le client a certains goûts, certaines préférences. Il y a aussi dans la discrimination en raison de l'apparence physique d'autres motifs très liés: on va penser qu'une personne obèse, c'est une personne qui aura des problèmes de santé".
En France, l'apparence physique est le deuxième motif de discrimination cité pas les demandeurs d'emploi.