Fonction publique, transports, hôpitaux… Les JO sous la menace des grèves

Les Jeux olympiques de Paris cet été seront-ils marqués par des grèves? La CGT a annoncé ce jeudi que des préavis seront déposés dans la fonction publique pour la période des JO. La secrétaire confédérale de la CGT, Céline Verzeletti, l’a annoncé sur RMC: des préavis de grève seront déposés début avril dans les trois fonctions publiques: de l’Etat, des collectivités territoriales et dans la fonction publique hospitalière. Et Sophie Binet, la patronne de la CGT, a adressé au gouvernement un carton rouge pour la préparation sociale des Jeux. Pour elle, rien n’est encore réglé pour la question des heures supplémentaires, de l’organisation des congés, de la prise en charge des enfants, ou bien du logement des fonctionnaires qui viendront de province en renfort.
C’est surtout la question des primes qui crée de grosses tensions, parce qu’on a appris fin janvier ce que les policiers et les gendarmes vont toucher. Pratiquement toutes les forces de l’ordre du pays sont mobilisées. On leur a demandé de ne poser aucun congé entre le 26 juillet et le 11 août, et pas plus de dix jours entre le 15 juin et le 15 septembre. C’est donc presqu’un été sans vacances et ça se paye.
Tous les agents toucheront une prime minimum de 1.000 euros pour avoir décalé leurs congés. Cela passera à 1.600 euros pour tous ceux qui travaillent dans un département accueillant des épreuves, y compris les Bouches-du-Rhône ou Tahiti. Et 1.900 euros pour ceux qui travaillent ou qui viendront en renfort en Ile-de-France. Plus une prime de 50 euros par nuit pour les déplacements. Plus un chèque emploi-service de 350 euros par enfant pour les parents célibataires. Plus l’assurance du paiement de toutes les heures supplémentaires déplafonnées et défiscalisées.
Du coup, les autres syndicats de fonctionnaires demandent la même chose. C’est logique et c’est le problème, parce que ce n’est pas ce qui est prévu par exemple dans les transports ou les hôpitaux. Donc les négociations sont extrêmement tendues en ce moment.
La France médaille d’or de la grève
A la SNCF, le rythme des négociations doit s'accélérer. Il est question de primes allant de 200 à 500 euros, plus 50 euros par jour pour renoncer à des congés. Avec la possibilité d’atteindre 1.500 euros, mais les syndicats n’y croient pas. Pour eux, cela ne bénéficiera qu'à une toute petite minorité.
A la RATP, un accord a été trouvé pour les bus mais on négocie encore pour le métro. Et les syndicats ont déposé un préavis large qui court de février jusqu’en septembre pour faire peser la menace d’une grève à tout moment, y compris donc pendant les JO. Et les Jeux sans métro, ce serait un sacré problème…
Dans les hôpitaux, il n’y a pas d’accord pour le moment. On va demander aux personnels des hôpitaux de la région parisienne de renoncer à une partie de leurs vacances parce qu’on va avoir besoin de l'équivalent de 800 postes supplémentaires par rapport à un été normal. Les syndicats demandent 2.000 euros de prime pour tous. La direction propose 800 euros bruts par semaine pour les petits salaires et jusqu'à 2.500 euros pour les médecins.
Là encore, les négociations sont en cours et elles sont difficiles parce que de toute façon, l'hôpital va mal…
Même la tour Eiffel pourrait être en grève. Le mouvement récent a été suspendu parce que la mairie a promis l’ouverture de négociations. Mais si elles n’aboutissent pas, la grève pendant les Jeux reste une option. Ce serait tout un symbole.
En tout cas, cela risque de conforter l’image de la France, championne du monde des grèves. Avec 114 jours de grève par an pour 1.000 salariés, la France est effectivement médaille d’or, devant la Belgique, médaille d’argent, et le Canada, médaille de bronze.