Grève des éboueurs à Paris: "C’est très critique, ça ramène les rats, mais on ne lâchera pas"

Des poubelles qui s'entassent dans les rues de Paris. Plusieurs arrondissements sont touchés par la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, depuis le début de la semaine. Les incinérateurs sont également bloqués. Eboueur parisien, star sur les réseaux sociaux, Ludovic Franceschet a déjà fait deux jours de grève et promet de continuer tant que le gouvernement ne fera pas marche arrière.
"Je parle en mon nom, je ne suis pas syndiqué, ni dans la politique, explique-t-il dans 'Charles Matin' ce jeudi sur RMC et RMC Story. Je ne parle pas au nom des éboueurs. Moi, je suis gréviste, en dents de scie. Un jour de grève coûte 75 euros, je ne peux pas me permettre de perdre 500 ou 600 euros. Je donne ce que je peux pour que les choses puissent changer. Et il faut que ça change. J’ai fait grève deux jours, je vais reprendre (la grève). (...) S’ils ne bougent pas, je pense que ça va se durcir. On ne lâchera pas."
"J’espère que ça ne va pas durer longtemps, que le gouvernement va faire quelque chose, ajoute Ludovic Franceschet. Quand on fait grève, on ne ramasse pas les déchets, on ne collecte pas les poubelles. On s’en rend compte dans certains arrondissements. C’est très critique, ça ramène les rats. Tant que le gouvernement continue à rester sourd, les poubelles vont s’accumuler. On tiendra le temps qu’il faudra. Je suis même prêt à perdre de l’argent, même si c’est compliqué. Il faut vraiment que les choses changent. On va travailler deux ans, ce n’est pas possible. Notre métier est pénible. On respire des choses toxiques, on porte des charges lourdes. J’adore mon métier mais à un moment donné, mon physique ne va pas suivre."
"Les cheminots pourraient faire de la gratuité"
S’il fait lui-même grève contre la réforme des retraites en ne ramassant pas les poubelles dans les rues, Ludovic Franceschet préfèrerait que ses homologues des transports ne pénalisent pas les usagers. "Je ne suis pas contre la grève des cheminots, mais je pense qu’ils pourraient faire les choses autrement, estime-t-il sur RMC. Ils bloquent les gens pour aller travailler. Ils pourraient faire de la gratuité. C’est interdit, certes, mais on s’en fout de l’interdit dans ces cas-là. Donnez la gratuité à tout le monde, ça aura un vrai impact économique donc ils vont réagir à un moment donné."