"Il y a un problème de management": les absences des salariés explosent

Nouveau record pour l’absentéisme au travail. Près de la moitié des Français ont posé un arrêt de travail en 2022. Selon l'Observatoire de l'absentéisme réalisé par l'assureur Axa, 44% des employés français ont posé un arrêt de travail, contre 30% en 2019. Plusieurs causes peuvent expliquer en partie cette hausse. D’abord, le cumul de plusieurs épidémies en début d’année 2022 comme le Covid-19 et la grippe ainsi que la bronchiolite chez les enfants.
Mais les "troubles latents" ont également explosé dans la foulée de la pandémie de Covid. Dépression et épuisement professionnel ont poussé de nombreux salariés à poser un arrêt de travail.
Des absences qui coûtent cher: elles entraînent une baisse de la productivité, une désorganisation du travail et mobilisent les ressources humaines pour la gestion administrative. Ces absences, qui représentaient 3,4% de l’ensemble de la masse salariale des entreprises en 2019, représentaient, en 2022, 4,4% de cette masse.
"Il y a une régression sociale dans ce pays due au libéralisme qui engendre la paresse. Il y a une partie de la population qui a moins envie de travailler", estime le critique gastronomique Périco Légasse dans "Estelle Midi" sur RMC et RMC Story.
Deux ans d'arrêt maladie en raison d'une dépression
Une situation qui suscite l’incompréhension. Intérimaire, Angélique assure à RMC "passer son temps à remplacer des gens en arrêt maladie". "Je ne comprends pas qu’on puisse se plaindre quand on a un CDI", ajoute-t-elle.
Mais parfois, il est impossible de faire autrement. C’est ce que raconte Bérénice, chargée de ressources humaines, en arrêt maladie depuis deux ans. La raison? Une dépression liée à ses conditions de travail. "C’était impossible de monter dans la voiture pour aller au travail, de m’occuper de moi-même. Aujourd’hui, je cherche du travail mais les médecins me disent que ce n’est pas possible de reprendre", explique-t-elle ce lundi dans "Estelle Midi".
"Il y a un vrai problème de management, de considération des gens au travail. Cela pousse les gens à bout et ils mettent plusieurs années à s’en remettre", déplore-t-elle.
"Les exigences des entreprises se sont accrues"
Ancien président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), Jean-Christophe Sciberras constate que le travail "a changé". "Les exigences des entreprises sur ceux qui travaillent se sont accrues parce qu’il y a plus de concurrence internationale".
"Il y a les entreprises qui arrivent à accompagner les salariés, des entreprises qui s’occupent de leur manager pour les aider et il y en a d’autres qui ne le font pas. Il faut que les entreprises soient à l’écoute de leurs salariés et fassent preuve d’empathie", appelle l’ancien DRH.