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Ils peuvent sauver la planète, pourtant les insectes peinent à s'imposer dans l'assiette des Français

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La consommation de nourriture à base d'insectes peine à décoller en France. Les deux principales entreprises du secteur sont en grande difficulté alors que les Français sont très réticents à manger des larves, des grillons et des scarabées. Pourtant, cela pourrait sauver la planète.

Ça devait être l’alimentation du troisième millénaire et pourtant les insectes n’ont pas la cote dans nos assiettes. Vers, larves ou autres grillons, en France, ce genre de consommation est plutôt rare.

Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Dès 2013, la Commission européenne a autorisé la mise sur le marché de nourritures réalisées à base d’insectes, soutenue directement par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

On présentait les insectes comme une excellente alternative à la protéine animale et au bilan carbone extrêmement faible. Et malgré tout, la filière française est en chute libre. Ça ne marche tout simplement pas.

Plusieurs freins au développement

Premier frein, l'acceptation. Seriez-vous prêt à manger des produits à base de farine de larves ou des scarabées? En France, moins de 30% des consommateurs sont prêt, sont prêt à essayer les aliments à base d'insectes. Il y a encore un blocage culturel, même si les marques dépensent énormément en marketing et font en sorte de proposer des produits associant insectes et ingrédients standards.

Ensuite, le manque d’investissement dans ce secteur est un frein pour les acteurs. Les quelques sociétés françaises peinent à attirer des investisseurs. On juge le secteur encore trop jeune, immature, peu structuré, incertain. Il n’attire pas.

Les deux entreprises les plus importantes du pays, Ynsect ou Agronutris se sont d’ailleurs toutes les deux déclarées en procédure de sauvegarde.

Quel futur pour la filière?

Ça n’est donc pas cette année qu’on va commencer à déguster des insectes au déjeuner. Et dans le futur, est-il possible que ce secteur décolle ?

Tout dépend. Entre l’augmentation de la population mondiale et les risques environnementaux, l’alimentation à base d’insecte apparait comme une évidence. Il y a trois fois plus de protéines dans un grillon que dans du poulet: 1 kilo de grillons rejette 0,9g de CO2 par jour, alors que 1kg de porc en rejette 28.

Mais pour qu’on se mette à consommer des insectes, il va falloir changer nos habitudes et notre mentalité. Et les entreprises vont devoir être soutenues afin de développer le marché. Attirer les investisseurs et offrir des perspectives. Toute la question est de savoir si le monde est prêt.

G.D.