"Je perds tout ce que j’ai investi": un pressing doit payer un contrôle à 7.000 euros après avoir changé ses machines

Christine a appelé "RMC s'engage avec vous" à l’aide. Il y a 24 ans, elle achète le pressing du centre-ville de Bergues (Nord). À l’époque, pour nettoyer à sec, elle utilise encore le perchloréthylène, un solvant toxique et cancérigène. En 2018, Christine et son mari Jean-Louis anticipent un changement de la réglementation et troquent leurs vieilles machines pour un procédé plus propre.
"Démontage de la machine, certificat de destruction et de dépollution de la machine par l’entreprise agréée par l’État: notre fournisseur nous dit: ‘maintenant, vous êtes aux normes, il ne faut plus vous inquiéter’." Coût de l’opération: 35.000 euros.
Le pressing risque de mettre la clé sous la porte
Aujourd’hui, le pressing risque de fermer pour une simple histoire administrative. Depuis le 1er janvier 2022, l’utilisation du perchloréthylène est interdite, sauf rares exceptions. Christine a donc eu raison d’anticiper. Sauf qu’au moment de changer ses machines, en 2018, elle aurait dû demander l’attestation officielle de la préfecture. Pour ça, il lui suffisait de remplir un simple formulaire. Mais elle n’a pas pensé à le faire à ce moment-là.
Depuis l'année dernière, pour obtenir le précieux sésame, il faut se soumettre à un contrôle payant, environ 7.000 euros. Un coût difficile à supporter pour Greg, le fils, qui vient de reprendre l’affaire. D’autant que si la moindre trace de solvant est trouvée, il faut recommencer toute la décontamination, et là, il y a en a pour 30.000 à 40.000 euros.
“Moi, j’ai investi plus de 70.000 euros pour racheter le magasin, alors que j’étais sapeur-pompier depuis huit ans, et j’ai tout plaqué pour reprendre une affaire familiale. Je perds tout ce que j’ai investi”, témoigne Greg.
Et il n’est pas le seul dans ce cas. Le pressing de Gravelines, à 30 km de Bergues, est confronté à la même problématique.
Du soutien au niveau politique
Une réunion entre la sous-préfecture et le pressing s’est tenue la semaine dernière, sans réelle avancée.
“RMC s’engage avec vous” a donc alerté le ministère de la Transition écologique, qui n’avait encore jamais été interpellé sur le sujet. La rédaction a également remis le dossier à la sénatrice du Nord, Marie-Claude Lermytte. Elle a échangé avec le sous-préfet et s’engage à accompagner nos auditeurs.
La mairie de Bergues et le député Paul Christophe soutiennent, eux aussi, les pressings de Bergues et de Gravelines. Une pétition en ligne rassemble déjà plus de 4.000 signatures.