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Travail

La garantie jeunes: mode d'emploi

Les partenaires sociaux et le gouvernement se sont réunis ce lundi

Les partenaires sociaux et le gouvernement se sont réunis ce lundi - AFP

REPORTAGE - Ce lundi, Manuel Valls a présenté une version largement remaniée du projet de loi réformant le Code du travail. Dans cette nouvelle mouture, le Premier ministre a notamment annoncé une généralisation de la garantie jeune. Un dispositif testé depuis septembre dernier à Toulouse.

Face à la contestation, le gouvernement a finalement cédé. Ce lundi, Manuel Valls a présenté une version corrigée du projet de loi Travail. Dans ce nouveau texte, le Premier Ministre a reculé sur les articles les plus contestés et a annoncé de nouveaux droits comme la garantie jeunes qu'il veut généraliser alors qu'elle elle est aujourd'hui limitée à 50.000 personnes, entre 18 et 25 ans. Déployée depuis 2013 dans 72 départements, elle est notamment testée, avec succès, à Toulouse depuis le mois de septembre. Un dispositif jugé "satisfaisant" par les jeunes rencontrés par RMC.

C'est le cas par exemple de Donitia. Sans emploi, ni formation, ayant quitté très jeune le système scolaire, cette jeune femme aimerait travailler comme dessinatrice dans le cinéma. Mais, à 20 ans, sans bagage, difficile de trouver un premier emploi: "J'essaye de travailler dans un secteur assez bouché. C'est pourquoi, je pense que la garantie jeunes m'aidera à trouver un travail". Comme Donitia, Nossourati, 21 ans, peaufine son CV.

"Pouvoir multiplier les expériences professionnelles"

Elle espère trouver les clefs pour devenir assistante de gestion: "Ici, je cherche plus l'encadrement, à ce qu'on m'appuie sur mes démarches, qu'on m'aide à faire ce que je veux". Et d'insister: "Mon objectif est d'avoir un travail". Concrètement, durant les six premières semaines, le jeune construit son plan d’action pour obtenir un stage. Puis, il est mis en situation professionnelle en entreprise.

C’est Nicolas, le formateur, qui encadre ce groupe de jeunes à la recherche de premiers contacts, mais pas seulement: "Le but de la garantie jeunes est aussi de pouvoir multiplier les expériences professionnelles, que ce soit par des stages ou de l'emploi. Il y a donc un travail sur le projet du jeune mais aussi une mise en situation dans d'autres domaines". Depuis septembre dernier, la mission locale de Toulouse accueille 240 jeunes âgés de 18 à 25 ans. 70% d’entre eux ont déjà décroché un stage en entreprise: chaque candidat perçoit 461 euros par mois pendant un an.

Combien cela va coûter?

Créée en 2013, la garantie jeunes offre, pour une durée d'un an, un accompagnement renforcé, des périodes en entreprise et une allocation mensuelle de 461 euros. Aujourd'hui, le dispositif est limité à 50.000 jeunes dans 72 départements seulement. Le gouvernement prévoyait de l'étendre à 100.000 jeunes d'ici 2017 mais ce lundi Manuel Valls a promis de doubler ce chiffre avant de le rendre universel. Selon le gouvernement, 900.000 jeunes en précarité pourraient donc, à terme, en bénéficier.

En conséquence, le coût de cette garantie jeunes devrait mécaniquement exploser, passant de 250 millions d'euros par an aujourd'hui à 4 ou 5 milliards d'euros à terme, selon les estimations des organisations de jeunesse. Un coût à relativiser toutefois car la garantie jeunes sera en partie financée par l'Union européenne.

Et surtout, si la garantie jeunes devient universelle, d'autres prestations en direction des jeunes pourraient être supprimées, telles que le contrat d'insertion dans la vie sociale, le Civis par exemple, ou encore les fonds jeunes régionaux. Ce qui permettrait à l'Etat de réinvestir le coût de ces dispositifs dans la Garantie Jeunes.

M.R avec J-B Durand et J-W Forquès