La valse des reclassements

118 collaborateurs de l'Elysée auraient été reclassés dans le public ou le privé. - -
Ils seraient 118 exactement à avoir été reclassés, selon certains médias. Les collaborateurs de l’Elysée ont majoritairement été recasés dans le public plutôt que dans le privé. Dix seulement quittent ainsi la fonction publique. En additionnant les collaborateurs de l'Elysée et des ministères, ce sont en tout 550 personnes qui doivent se reclasser si Nicolas Sarkozy venait à perdre dimanche soir.
Hollande dénonce un « Etat UMP »
Lors du débat qui opposait les deux candidats mercredi soir, François Hollande a ouvertement accusé le président de la république d'avoir mis en place un « Etat UMP» , un « système » dans la police et la justice. Et François Hollande a profité du débat d’entre-deux tours pour annoncer que s’il est élu dimanche, il entend soumettre les nominations importantes à l’approbation des deux tiers des commissions parlementaires. Aujourd’hui, une majorité des trois cinquièmes est nécessaire pour bloquer une nomination proposée par l’exécutif.
Le reclassement, une affaire classique
Si le reclassement des conseillers est une affaire entendue, ces 118 conseillers recasés ne sont finalement pas plus nombreux qu’en 1997 ou en 2002, certaines nominations intriguent. Un exemple : une collaboratrice du ministère de la justice nommée à un poste en Italie, alors qu'elle ne parle pas un mot d'italien. La nomination du procureur de Paris, fait également scandale.
Sur ces 118 cas déjà décidé, deux seulement ont obtenu le droit d'intégrer la haute fonction publique sans passer de concours. Et puis souvent les syndicats n'ont rien dit. A la sécurité sociale, Thomas Fontana, conseiller de Nicolas Sarkozy, nommé directeur, la CGT n'y voit pas malice, l'homme a déjà travailler dans la santé. A la FNAC, la directrice de cabinet de Frédéric Mitterrand a obtenu un poste haut placé, les syndicats n'ont pas réagi violemment.
« Le ministre a nommé son propre directeur de cabinet »
Mathieu Bonduelle est président du Syndicat de la Magistrature, pour lui, il y a des nominations qui posent problèmes : « L’exemple le plus frappant évidemment c’est le poste de procureur de Paris où le ministre a nommé son propre directeur de cabinet. Et le deuxième mouvement que nous observons c’est des membres du cabinet déjà nommés sur des postes dans des conditions surprenantes. Je pense à un magistrat, membre du cabinet du garde des Sceaux qu’on veut envoyer à Washington alors qu’il a deux ans d’ancienneté et qu’il passe devant tout le monde. Tout ça donne une impression extrêmement désagréable. D’un pouvoir qui essaye de noyauter une partie de la magistrature d’une part et récompense les siens ».