"Les entreprises en tirent un avantage": Le "workation", le télétravail en vacances, séduit de plus en plus

Alors que ce 8 mai tombe un jeudi, nombreux sont ceux qui vont faire le pont ce week-end. Et ce, même s’ils n’ont pas posé le vendredi, car certains travailleront depuis leur lieu de villégiature.
La pratique a même un nom, c’est le "workation", contraction de "work", travail en anglais et "vacation", vacances. 24% des vacanciers travaillent ainsi depuis un lieu de vacances selon un sondage Ipsos pour l'Alliance France Tourisme paru mercredi. Un chiffre qui grimpe à 45% chez les 18-34 ans.
“Le télétravail est rentré dans les mœurs et donc cette possibilité de pouvoir partir en vacances en télétravaillant, ça fait partie des choses qui sont devenus indispensables. Un peu comme un acquis social plus qu’un réel avantage. Les entreprises qui l’autorisent se rendent bien compte qu’elles en tirent un certain nombre d’avantages. C’est-à-dire que plus vous offrez plus de liberté, plus vous leur faite confiance plus ils vous le rendent. Donc, en fait, vous gagnez en productivité, en efficacité et ça réduit aussi le taux de turn-over et l’absentéisme”, explique ce jeudi sur RMC, Éric Gras, spécialiste du marché de l'emploi chez Indeed.
Une "condition" demandée par les jeunes
Travailler depuis son lieu de vacances, c’est une pratique de plus en plus répandue. Alors il y a comme un air de vacances devant la gare. Sophie fait beaucoup de télétravail. Elle part cette fois pour la Bretagne avec des amis.
“On part à 10 et on est quatre à télétravailler. C’est vrai que c’est plus sympa de se dire qu’on bosse tous ensemble dans un cadre où on peut profiter de pauses à l’extérieur, voire la mer, la montagne”, assure-t-elle. Une flexibilité permise par son employeur. “Ils ont confiance dans le fait qu’on produit ce qu’on a produire, donc ça c’est assez chouette”, appuie-t-elle.
Dans l’entreprise de Paul, l’immense majorité des salariés ne travailleront pas depuis le bureau vendredi et il ne s’attend pas à être débordé de travail. “Ça va être un peu plus léger que si j’étais au travail au bureau, je pense”, souffle-t-il.
Pouvoir choisir ses horaires et son lieu d’exercice, c’est devenu un critère pour beaucoup. Caroline Diard est spécialiste du télétravail.
“On a aujourd’hui des candidats qui vont refuser des propositions parce qu’ils considèrent qu’il n’y a pas assez de jours de télétravail dans la semaine quitte à accepter un salaire moindre”, détaille-t-elle.
Pour attirer les profils, certaines entreprises vont plus loin et acceptent dès la signature du contrat, plusieurs lieux d’exercice.