Loi Travail: "L'idée est de bloquer économiquement le pays"

Ces derniers jours, les manifestations contre la loi Travail dérapent - AFP
Les quelque 280 manifestations organisées à l'occasion de la fête du Travail "se sont pour la plupart déroulées dans de bonnes conditions", a détaillé ce dimanche un communiqué de Bernard Cazeneuve. Cependant, "des incidents inacceptables se sont néanmoins produits à Paris de la part d'une minorité marginale et violente". Au total, dix-huit personnes, dont dix à Paris, ont été interpellées à travers la France a aussi annoncé le ministère de l'Intérieur. A noter que l'opposition au projet de loi Travail a réuni le 1er mai, pour la première fois depuis 2009, les numéros un de la CGT et FO à Paris.
Mais comment faire plier le gouvernement alors que le texte est étudié à partir de mardi à l'Assemblée nationale? A cette question, Philippe Laget, délégué CGT des impôts dans les Bouches-du-Rhône, estime sur RMC qu'il faut passer à une étape supérieure cette semaine: "L'idée, c'est de bloquer économiquement le pays. Nous, dans le public, nous sommes en en train de réfléchir à des blocages de site. L'idéal serait de bloquer l'ensemble du pays pour obliger le gouvernement à discuter avec nous".
"Une grève générale, s'il le faut"
"Il faut organiser des grèves pour bloquer les outils de production, ajoute-t-il. Il faut essayer d'innover parce que la grève pèse économiquement. Il faut trouver des solutions, cela peut par exemple être de se rendre dans les permanences des députés, des sénateurs pour pouvoir se faire entendre". Dernier objectif affiché par ce syndicaliste: "Faire en sorte que la population se retrouve dans le combat que nous menons". Jean-Marc Robert, secrétaire départemental de Solidaires, ne dit pas autre chose. Il considère qu'il faut passer à une étape supérieure cette semaine, à savoir lancer des mouvements de grève et des blocages dès ce lundi pour faire plier le gouvernement.
"Cela commence par des grèves reconductibles et, quand les choses seront mûres, on décrétera, s'il le faut, une grève générale, avance-t-il. Sauf si d'ici là, ce gouvernement sourd entend ce que le peuple lui dit et change d'avis". Selon lui, "c'est quand les entreprises s'arrêtent de produire ou de rendre leurs services que les actionnaires et le gouvernement se sentent piégés". Et de menacer: "Il faut donc rapidement arriver à cela. Et cela passera par la grève générale mais cela se construit. Cela ne se décrète pas comme ça… On est en train, on va y arriver".