Réforme de l'assurance-chômage: "C'est une punition générale", alerte Marylise Léon (CFDT)

Réunion tendue ce lundi au ministère du Travail. La ministre Astrid Panosyan-Bouvet a présenté son projet de réforme de l'assurance-chômage à plusieurs syndicats. Au menu, un durcissement des conditions d'accès à l'indemnisation et une réduction de la durée de cette indemnisation pour faire des économies alors que l'exécutif chercher 44 milliards d'euros pour le budget 2026.
Au grand dam des syndicats à commencer par la CFDT et Marylise Léon: "On ne partage ni les objectifs, ni la logique", tacle la secrétaire général du syndicat ce mardi sur RMC et RMC Story. "Rien ne va, c'est une punition générale", insiste-t-elle, évoquant une discussion "franche et directe" avec la ministre.
"On ne partage ni les objectifs, ni les moyens qu'ils veulent activer pour soi-disant répondre à la situation. On a essayé de comprendre la logique, les arguments et les études que le gouvernement utilise mais rien ne va", poursuit Marylise Léon.
"Un plan punitif"
"On nous dit de travailler davantage en nous disant que les Français travaillent moins que les Européens, cela dépend des études que l'on prend. On n'est pas d'accord avec le gouvernement", ajoute la syndicaliste, assurant être "lucide" sur la situation économique du pays et la question de la dette.
"Mais on a un plan punitif pour les chômeurs et les travailleurs. C'est une punition générale avec l'idée que les chômeurs seraient des fainéants et que les travailleurs en France ne travailleraient pas suffisamment et qu'il faudrait flexibiliser le marché du travail", estime Marylise Léon.
Vers une rentrée sociale explosive?
Le gouvernement entend également proposer aux syndicats de négocier avec le patronat sur le droit du travail et une éventuelle monétisation de la cinquième semaine de congés payés ou la suppression de deux jours fériés.
"Dans le musée des horreurs, il y a plein de possibilités", s'offusque Marylise Léon à ce propos. "Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas. Cette volonté de réformer le droit du travail, me semble extrêmement dangereuse", ajoute Marylise Léon qui cite pêle-mêle, la flexibilité sur les CDD ou l'intérim. "C'est une nouvelle étape de dérégulation du travail, je ne comprends pas que les responsables politiques pensent que ce soit la priorité".
Le gouvernement veut aussi agir sur les arrêts-maladie et faire passer le nombre de jour de carence, de 3 à 7: "Les gens ne vont plus s'arrêter pour ne pas perdre de pouvoir d'achat. Être malade n'est pas un choix et on sait que ça ne marche pas. On l'a vu dans la fonction publique, ça a allongé les arrêts maladies", assure Marylise Léon.
Dans ces conditions, la rentrée de septembre s'annonce bouillante: "Tout fait l'unanimité contre les propositions. Ce qui est demandé au monde du travail, c'est inacceptable. Les propositions comme la suppression des deux jours fériés doivent êtres combattues".