RMC
Politique

"A minima on suspend la réforme", le temps de nouvelles discussions, demande Marylise Léon (CFDT)

Marylise Leon a remplacé Laurent Berger à la tête de la CFDT.

Marylise Leon a remplacé Laurent Berger à la tête de la CFDT. - THOMAS SAMSON / AFP

Ce dimanche 8 septembre, Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, a plaidé pour qu'"a minima, on suspend(e) la réforme" des retraites le temps de nouvelles discussions avec le gouvernement de Michel Barnier.

La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a plaidé dimanche pour qu'"a minima, on suspend(e) la réforme" des retraites le temps de nouvelles discussions avec le gouvernement Barnier.

"Si on se dit qu'on rouvre les discussions, a minima on suspend la réforme" et "on évite que l'âge continue d'évoluer" jusqu'à 64 ans, a-t-elle déclaré sur France Inter lors de l'émission "Questions politiques", évoquant "énormément de témoignages encore récemment sur la brutalité de ce décalage d'âge".

Michel Barnier veut ouvrir le débat

Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a dit vendredi vouloir "ouvrir le débat" pour une "amélioration" de la réforme controversée sur les retraites sans pour autant "tout remettre en cause". 

Pour la numéro un du premier syndicat de France, l'idée est que la réforme soit suspendue "a minima le temps que l'on discute" et qu'"on fasse la démonstration -comme on a essayé de le faire pendant toute la mobilisation contre la réforme des retraites- que c'est une réforme profondément injuste".

Marylise Léon a notamment insisté sur les femmes, qui vont "en prendre plein pot", sur les polypensionnés et sur la pénibilité.

"Il faut mettre tous les sujets sur la table et l'éléphant dans la pièce, l'âge légal reporté à 64 ans", selon elle.

Comment convaincre M. Barnier, qui était favorable à la retraite à 65 ans? "J'imagine que, lorsqu'il prend le costume de Premier ministre (...) il est à l'écoute", et "charge à la CFDT de faire démonstration que le critère de l'âge est le levier le plus injuste, alors qu'on a une explosion des accidents de travail, des morts au travail, des classements en invalidité, en incapacité", a répondu la dirigeante.

"La question numéro un, c'est le pouvoir d'achat"

A ses yeux, "l'argument de l'équilibre budgétaire, il a bon dos", et ce sont "d'abord des responsables politiques qui n'ont pas envie de bouger sur ce qu'ils considèrent comme une réforme nécessaire et qu'ils ont portée, qui a créé énormément de crispations dans le pays", a-t-elle avancé.

Sur la volonté affichée du RN de revenir sur la réforme des retraites, Marylise Léon considère que le parti "pense que ça fait partie de sa stratégie d'accession au pouvoir" mais "absolument pas parce qu'il s'intéresse aux gens".

Quant à la dernière réforme de l'assurance chômage, qui "s'assoit sur un accord entre les partenaires sociaux", "je dirais à Michel Barnier: prenez l'accord de 2023 et laissez-nous négocier sur les seniors", a-t-elle indiqué.

Plus largement, "la question numéro un, c'est le pouvoir d'achat", selon la numéro un de la CFDT, évoquant comme leviers prioritaires la négociation salariale dans les branches et dans les entreprises et la revalorisation du point d'indice pour les fonctionnaires. 

Suivez notre direct.

RMC avec AFP