Suppression de 2 jours fériés: l'hôtellerie-restauration s'agace et chiffre des pertes potentielles à 200 millions

Le secteur du tourisme en pleine inquiétude. La présidente du Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR) Catherine Quérard a estimé, mercredi sur RMC, à "200 millions d'euros" le manque de chiffre d'affaires pour son secteur si le Parlement venait à valider la proposition de François Bayrou de supprimer deux jours fériés. Le lundi de Pâques et le 8 mai pourraient être concernés.
"Notre secteur d'activité travaille les jours féries, les dimanches, nous on amène déjà une contribution importante pour l'économie, nous ce sont des jours fériés qui sont forts pour nous", a-t-elle ajouté au micro d'Apolline Matin.
Les ponts du mois de mai indispensables pour le secteur
Le Premier ministre veut supprimer le lundi de Pâques au motif qu'il n'avait "plus de signification religieuse". Mais pour les hôtels et restaurants, il représente "le lancement de la saison touristique". Concernant le 8 mai, il fait partie "des ponts qui sont très importants" pour le secteur de l'hôtellerie selon Catherine Quérard.
"C'est là où nous avons le plus de clientèle. On pense à nos clients, mais aussi à nos salariés qui sont sur le pont ces jours-là", insiste-t-elle.
La présidente du GHR avance un autre argument: "Il y a 40% des Français qui ne partent pas en vacances. Donc les ponts sont aussi un moyen de prendre un petit week-end et un peu de repos."
François Bayrou a justifié le choix du 8 mai à cause de la multiplication des ponts, qui hâche l'activité économique. "Le mois de mai est très hâché pour l'activité économique classique, mais il n'est pas hâché pour l'activité touristique. C'est très important pour nous", clame de son côté Catherine Quérard.
Cette dernière se dit prête à "relâcher sur un jour férié" pour "faire acte de solidarité", mais elle demande à ce que la situation économique de son secteur soit entendue. La présidente du GHR assure que les acteurs du secteur vont être reçus par le gouvernement.
"Nous allons demander à travailler sur cette situation-là, à l'heure où on veut éviter le surtourisme, les concentrations, pour nous c'est important, on doit travailler autour de ces sujets pour éviter une baisse d'activité, qui serait contre-productive à l'effort collectif", a-t-elle conclu.