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Saccage du siège de la CGT: "c’est la preuve que nous n’avons plus le sens de la cohésion"

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Vingt-quatre heures après celui de la CFDT, le siège de la CGT à Montreuil a été saccagé dans la nuit de vendredi à samedi. Un acte de vandalisme condamné par le Premier ministre. Pour le politologue Jean-Louis Sanchez, c'est le signe d'une société qui a perdu le signe du collectif.

L'entrée du siège de la CGT à Montreuil a été saccagée dans la nuit de vendredi à samedi. L’incident a eu lieu peu avant minuit. Trois personnes encagoulées et munies d’objets massifs ont escaladé l'entrée principale située avenue de Paris qui est fermée et que personne n’utilise.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est venu lui-même constater les dégâts samedi matin et a visionné les enregistrements des caméras de surveillance. Il a évoqué des appels d'individus proférant des insultes au siège du syndicat. Les deux individus repérés portaient "des tenues qu'on connaît durant les manifestations", a-t-il précisé. Une description proche de celle des casseurs qui ont sévi dans les rassemblements anti-loi travail.

"On a évité le pire"

"Il y a plusieurs portes à franchir pour rentrer au siège. Ils ont cassé la première, les vitres sur les côtés, mais ils n'ont pas pu entrer parce qu'il y a un système qui se déclenche", a poursuivi Philippe Martinez. "On a évité le pire", a encore dit le secrétaire général, assurant que le siège n'a jusqu'à présent jamais été victime de violences d'"une telle ampleur".

Ce nouveau saccage d’un lieu symbolique est-il le signe que le climat social continue de se dégrader. Pour Jean-Louis Sanchez, politologue, c’est en tout cas le signe d'une société qui a perdu le signe du collectif. "Ce sont des actes isolés, mais qui proviennent d’un climat d’intolérance généralisée", estime le chercheur, interrogé ce dimanche sur RMC.

"Tout semble autorisé"

"Si on se sent autorisés à détruire les vitrines d’un hôpital, à détruire le siège de la CGT et de la CFDT, c’est parce qu’effectivement, tout semble autorisé dans notre pays. On ne s’est jamais attaqué jusqu’à présent à ces symboles là", rappelle-t-il.
"Ce qu’on essaye de démontrer par ces actes de violence, c’est qu’il n’y a pas de solution dans le dialogue. La preuve que nous sommes dans une société qui n’a plus du tout le sens de l’unité et de la cohésion."

Le Premier ministre Manuel Valls a réagi sur son compte Twitter par une "condamnation ferme du vandalisme contre le siège de la CGT". "Rien ne peut justifier ces attaques contre les acteurs de la démocratie sociale", a-t-il écrit. L'enquête a été confiée au commissariat de Montreuil et la CGT a indiqué avoir porté plainte.

C.V.