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"Tout s’est complexifié": 31.260 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi sur le premier semestre 2025

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CHIFFRE RMC. Plus de 30.000 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au premier semestre 2025, selon le baromètre réalisé par l'association GSC et la société Altares, révélé par RMC. Une hausse inquiétante des défaillances d’entreprises qui frappe surtout les petites structures de moins de cinq salariés, et touche de plein fouet des dirigeants expérimentés, parfois contraints de tourner la page après des années d’activité.

Plus de 30.000 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi sur le premier semestre 2025 d’après le baromètre réalisé par l'association GSC et la société Altares, +4,3% par rapport à la même période en 2024, comme vous le révèle RMC ce mercredi 27 août.

Les entrepreneurs à la tête de petites structures de moins de 5 salariés restent les plus touchés, représentant plus de huit pertes d’emploi sur dix. L'âge médian des entrepreneurs touchés s’établit à 46 ans, toujours selon le baromètre. En Nouvelle-Aquitaine, 2.754 femmes et hommes sont concernés, soit une hausse de 18%. C’est la région la plus exposée. En revanche, dans trois régions, les pertes d'emploi des chefs d'entreprise ont légèrement reculé : Bourgogne-Franche-Comté, PACA et Grand Est.

“Ce ne sont pas des bons chiffres, ça témoigne d’une activité économique ralentie, ça témoigne d’une difficulté que les entreprises ont, des trésoreries qui sont tendues”, analyse Hervé Kermarrec, président de l’association GSC qui publie l’Observatoire.

"Même les entreprises qui sont bien organisées, bien staffées, qui sont les plus solides, elles ont souffert sur le premier semestre. On est dans un moment de rentrée qui sera déterminant pour la fin de l’année, mais malheureusement, je crains que la tendance que l’on a vécue sur ce premier semestre se confirme au second”, poursuit-il.

"Au travers des années, tout s’est complexifié"

Ainsi, les petites entreprises restent les plus exposées, mais les structures plus grandes sont de plus en plus touchées. Les dirigeants les plus expérimentés aussi, c’est notamment le cas de cette commerçante historique de Bordeaux, Émilie, qui tenait une boutique de mobilier et de décoration.

“Ma boutique ne ressemble plus à une boutique. Ca ressemble à un lieu qui se vide. Les déménageurs viennent jeudi et vendredi, c’est le ménage. Et les clés seront rendues lundi”, souffle Émilie.

L’enseigne est fermée aux clients. Sur l'escabeau, on démonte les dernières étagères, au comptoir, on dresse un dernier bilan… Après dix ans passés dans cette boutique historique du centre-ville de Bordeaux accompagné de trois salariés, la patronne rend les clefs après une dernière année difficile.

Alors cesser son activité, elle le vit comme un soulagement, elle qui ne croit plus en l’avenir du commerce indépendant: “Au travers des années, tout s’est complexifié. Tu commences à avoir des problèmes personnels, le stress, les impayés, etc. À un moment, ton cerveau, il dit stop”. Émilie ne compte tout de même pas rester sans emploi trop longtemps, elle envisage de faire du conseil, ou d’ouvrir des magasins éphémères.

Pierre Bourgès