"C'est douloureux, mais...": Aurore Bergé justifie la possible suspension de la réforme des retraites

Après de longues tractations pour contenter les uns et les autres, le Premier ministre Sébastien Lecornu a nommé son second gouvernement. Pour tenter de survivre malgré les menaces de censure, ce gouvernement pourrait être prêt à une suspension de la réforme des retraites.
Un mal nécessaire assure la nouvelle ministre chargée de l'Égalité et de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, macroniste de la première heure: "C'est douloureux parce que c'est une réforme sur laquelle je me suis engagée avec les députés Renaissance, mais si c'est la seule condition viable pour permettre au pays d'avancer, il faut que le Premier ministre face les annonces".
"La politique, ce n'est pas un vaudeville"
La suspension de la réforme des retraites pourrait être soumise à un vote et à la seule volonté des députés.
"Ce sont les parlementaires qui vont voter comme on n'aura plus recours à l'article 49-3 qui veut dire qu'on interrompt sèchement les débats", assure Aurore Bergé. "C'est le vote qui fera foi et on verra s'il y a une majorité de députés pour suspendre ou non la réforme des retraites", poursuit la ministre.
Car il est temps d'avancer estime-t-elle, et faire avancer les choses après des semaines de crise politique: "L'image que la politique a donné la semaine dernière est pitoyable, qui peut dire le contraire au regard des déclarations des uns et des autres, des portes qui claquent, des fenêtre qui s'ouvrent", déplore Aurore Bergé.
"La politique, ce n'est pas un vaudeville, c'est sérieux, c'est la vie des gens. Les Français veulent nous voir au travail, ça veut dire auprès d'eux, commencer les discussions au Parlement, traiter les sujets qui les concernent directement".
"C'est parler d'eux et un peu moins de nous", ajoute Aurore Bergé.
Des passations de pouvoir sobres
L'annonce d'une éventuelle suspension de la réforme des retraites par Sébastien Lecornu pourrait avoir lieu ce mardi à l'occasion de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale.
Sébastien Lecornu a nommé son gouvernement tard ce dimanche. Exit Bruno Retailleau, Agnès Pannier-Runacher, Elisabeth Borne ou Eric Woerth, bienvenue Laurent Nuñez, Jean-Pierre Farandou ou encore Vincent Jeanbrun. Au total, ce sont 34 ministres qui composent cette nouvelle équipe, dont l'indéboulonnable Gérald Darmanin toujours en poste au ministère de la Justice et Rachida Dati à la Culture.
Les passations de pouvoir sont prévues ce lundi dans la discrétion et la sobriété, sans presse ni discours ou invités.