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"Transformer Paris en décharge": les éboueurs de Paris repartent en grève reconductible

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Après une première grève qui a conduit à des montagnes de déchets dans la moitié des rues de Paris, les éboueurs municipaux repartent en grève contre la réforme des retraites et promettent un mouvement dur.

Bientôt le retour des tas de poubelles dans les rues parisiennes? Les éboueurs municipaux de la ville de Paris ont décidé de repartir en grève à partir de ce jeudi 13 avril pour protester contre la réforme des retraites. Un préavis de grève "reconductible et indéterminé" a été déposé et concerne également les incinérateurs de la région parisienne, selon le secrétaire fédéral de la CGT Services publics.

Une première grève a été tenue du 6 au 29 mars et a marqué les esprits au vu de l'amoncellement massif de déchets dans les rues de certains arrondissements. Les éboueurs grévistes promettent de "transformer les rues de Paris en décharge publique" jusqu’au retrait de la réforme des retraites.

"S'il faut faire deux semaines, on les fera"

"On repart, car pour nous, la réforme des retraites doit tomber, quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel", lance Régis Vieceli, responsable à la CGT traitement des déchets à la ville de Paris. Il prévoit une grève longue, tout en restant prudent.

"S'il faut faire deux semaines, on les fera. C'est reconduit au moins jusqu'à vendredi. S'il faut re-suspendre vendredi ça voudra dire qu'on a raté le coche", explique-t-il.

"Je pense que c'est reparti pour pire"

Eboueur star des réseaux sociaux, Ludovic Franceschet, non-syndiqué, est dans le même état d'esprit: "On ne lâchera pas", explique-t-il sur RMC ce jeudi matin.

"Je pense que c'est reparti pour pire (que le premier acte). On a le soutien des Français et c'est notre seul moyen de pression. Il faut agir. Autour de moi, on est unanimes. Le problème est profond, également au niveau des salaires", souligne-t-il, assurant que les éboueurs gagnent entre 1.500 et 1.700 euros par mois.

Ce préavis de grève reconductible ne concerne que la moitié des arrondissements parisiens, ceux où les déchets sont collectés par la mairie, mais Ali Chaligui (CGT) essaye d’élargir le mouvement aux entreprises privées: "On a un mot d'ordre commun: public-privé, même combat".

Les éboueurs s’attendent à ce que l’Etat procède à nouveau à des réquisitions pour rétablir la collecte des déchets.

Victor Joanin (avec J.A.)