Vers la dégressivité des allocations chômage pour les hauts salaires ?

Vers la dégressivité des allocations chômage pour les hauts salaires ? - RMC
Invité dans L'Émission politique sur France 2 jeudi soir, Édouard Philippe s'est ouvertement prononcé sur la dégressivité des allocations chômage.
Selon le Premier ministre, celle-ci peut être envisagée seulement dans certains cas. Les personnes qui ont une forte employabilité ou qui ont des salaires très élevés pourraient être concernées par cette mesure. Par ailleurs, Édouard Philippe a ajouté qu'il est favorable à une "forme de dégressivité" de l'assurance chômage.
Cette dégressivité concernera une catégorie précise de demandeurs d’emploi, ceux qui ont "une très forte employabilité" a-t-il ajouté avant de justifier que créer "une forme de dégressivité de l’assurance chômage peut avoir du sens".
Vendredi dernier, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait jugé qu'il appartenait aux partenaires sociaux, et non au gouvernement, de "définir si, parmi les formules, ils veulent la dégressivité ou autre chose". "Ce n'est pas au gouvernement de dire les solutions", avait-elle estimé.
Cette annonce ne fait en tout cas pas l’unanimité. Pour la CFDT, la dégressivité des allocations chômage constitue une "ligne rouge". "Aucune étude économique sur les systèmes d'assurance chômage dans le monde n'a prouvé l'efficacité de la dégressivité", avait affirmé dimanche le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.
Geoffroy Didier, secrétaire général délégué des Républicains, se montre lui aussi insatisfait de l’annonce: "On peut avoir eu un beau salaire, et avoir beaucoup de mal à trouver un nouvel emploi, notamment lorsqu’on a plus de 50 ans. Je crois que la manière dont le Premier ministre réfléchit est assez simpliste".
A titre personnel, il plaide pour une toute autre formule: "Je suis surtout favorable, s’il doit y avoir une dégressivité, à ce qu’elle s’applique s’appliquer à ceux qui refusent un emploi, une formation et qui méritent donc d’être moins aidés que d’autres".