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Voiture de police incendiée: "La justice leur a donné un permis de casser"

REACTIONS - Ce mercredi quatre personnes ont été interpellées après l'incendie d'une voiture de police en marge de la manifestation organisée par le syndicat de police Alliance, place de la République à Paris. Trois d'entre eux avaient fait l'objet de la part de la préfecture de police de Paris d'une interdiction de manifester. Des arrêtés suspendus dans la journée par le tribunal administratif.

Une voiture de police attaquée et incendiée alors même que des policiers manifestaient contre les "casseurs": les rassemblements inédits pour dénoncer la "haine anti-flics" en marge de la mobilisation contre la loi travail ont été marqués mercredi par une contre-manifestation qui a dégénéré à Paris. Bernard Cazeneuve, parlant de "violence extrême", a annoncé dans la soirée que quatre interpellations avaient eu lieu après l'attaque contre ce véhicule et que d'autres "interviendront".

"Nous ne sommes pas en état normal mais en état d'urgence"

Le ministre de l'Intérieur a précisé que sur les quatre personnes interpellées, trois avaient fait l'objet de la part de la préfecture de police de Paris d'une interdiction de manifester. Des arrêtés suspendus dans la journée par le tribunal administratif. Faute d'éléments probants, le juge avait en effet estimé que ces interdictions constituaient une "atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’aller et venir et à celle de manifester".

Une décision qui fait bondir Bruno Beschizza, maire d'Aulnay-sous-Bois et secrétaire national des Républicains en charge de la sécurité. "La police, les services de renseignements identifient des individus qui ne sont pas là pour manifester mais pour casser. Le tribunal administratif dit 'Non, non il faut les laisser manifester'. On marche sur la tête", s'emporte-t-il sur RMC. "Nous ne sommes pas en état normal, nous sommes en état d'urgence, rappelle-t-il. Bizarrement, la justice française ne considère pas que le ministre de l'Intérieur a bien fait en les laissant dehors. Elle leur a donc donné un permis de casser".

"On a frôlé le drame"

Nicolas Comte, secrétaire général adjoint d'Unité SGP Police Force Ouvrière, lui aussi, ne comprend pas la décision du tribunal administratif. "Ces personnes sont identifiées par les services de police, interdites de manifestation par la préfecture de police et la justice, mais c'est la règle dans un Etat de droit, annule finalement tout ça. A un moment donné on est dans une situation totalement ahurissante", ne décolère-t-il pas.

"On voit donc que les mesures prises par le préfet étaient bonnes", ajoute-t-il avant d'estimer: "On a frôlé le drame". Pour lui, dans cette situation, "nos collègues auraient éventuellement été fondés à utiliser leur arme à feu contre ces agresseurs. Ils ne l'ont pas fait, ils ont eu beaucoup de sang-froid."

Maxime Ricard avec Aurélia Manoli