Vente de munitions de chasse par les buralistes: pourquoi l'opération a déjà beaucoup de retard

Les buralistes devaient être habilités à vendre des munitions de chasse le 1er janvier 2024. Sauf que sur le terrain, trois mois après, ce n'est toujours pas le cas. A l'heure actuelle, aucun buraliste ne vend de munitions. "Ça a été lâché trop tôt cette histoire", déplore au micro de RMC un gérant qui dénonce une certaine précipitation du côté de l’Etat.
"Le sujet a été surexposé, alors qu’il n’avait pas été travaillé avec les principaux concernés", glisse un de ses confrères, préoccupé par d’autres sujets comme les hausses des prix du tabac.
A la fin du mois de mars seulement, une expérimentation doit débuter chez 14 buralistes dans les Pyrénées-Atlantiques. Ils commenceront par une formation de deux jours à distance, avant d’enfin pouvoir vendre des munitions pour éviter, on le rappelle, à certains chasseurs de faire des dizaines de kilomètres pour en trouver. L’objectif ensuite, c'est d'être prêt au niveau national mi-août, pour l’ouverture de la prochaine période de chasse.
Plusieurs contraintes pour les buralistes
Mais pour l’instant, ça ne prend pas. D’après nos informations, environ 1.000 professionnels se sont déclarés intéressés dans toute la France. Soit à peine 10% des buralistes implantés en zone rurale.
D'abord, parce qu’il y a le problème du stockage des munitions. "On a déjà assez de cambriolages comme ça", rappelle une professionnelle.
La seconde raison, c’est le coût. Il faut payer la formation (800 euros), puis le coffre-fort pour les munitions, et ensuite revoir le prix des assurances. La question de la rentabilité se pose pour certains.
Alors, est-ce que c’est le début d’un fiasco? Non, répondent les buralistes. Pour certains d’entre eux, même s’ils ne sont pas nombreux, c’est une manière de continuer à faire vivre les bureaux de tabac.