Vers une explosion des prix de l'électricité cet hiver
Le régulateur du secteur de l'énergie tire la sonnette d’alarme: les prix de l’électricité pour cet hiver explosent. Sur le marché de gros, l’électricité achetée aujourd’hui sera livrée en France l’hiver prochain. La Commission de régulation de l’électricité constate des prix qui ont doublé en quelques semaines puisque ces derniers jours l'électricité pour livraison fin 2022 valait plus de 800 euros le mégawatt-heure (MWh), contre 500 € début juin. Le pic de décembre 2021, était à moins de 450 euros le MWh. Cette hausse est - d'ailleurs - beaucoup plus forte que chez nos voisins.
Et pour cause, cette envolée des prix s'explique par deux craintes majeures: d’abord celle d'un arrêt des livraisons de gaz russe à l'Europe. La France est moins dépendante du gaz russe que beaucoup d’autres pays mais il y a des contraintes liées à la solidarité européenne. La deuxième crainte est celle des mauvaises nouvelles du côté du parc nucléaire français dont une petite moitié est aujourd’hui à l’arrêt. On peut rajouter les doutes sur la capacité des importations à compenser les insuffisances de la production française.
La fin du bouclier tarifaire pourraît faire flamber les factures
Le bouclier tarifaire mis en place à l’automne 2021 est censé se terminer justement cet hiver. Jusqu'à maintenant, il permet de limiter à 4% la hausse des factures d’électricité de tous les Français abonnés au tarif réglementé, hausse qui aurait atteint 45% s'il n'était pas appliqué. Pour un petit appartement, la hausse a été de 40 euros au lieu de 350 euros sans cette mesure. Pour une maison, c'est 80 euros en plus sur la facture au lieu de 650 euros sans bouclier. La différence c’est l’Etat qui l’a payé, pour un coût d’au moins 15 milliards d'euros.
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Pour l’instant la logique du gouvernement, c’est de remplacer ce bouclier tarifaire par des aides ciblées à destination des ménages les plus modestes. Le plus probable, c’est un mix de deux mesures : un nouveau bouclier pour tous, moins protecteur, donc moins coûteux pour les finances publiques, plus des aides spécifiques pour les plus modestes. Et puis prochains révision des tarifs le 1 février, il faudra surveiller qu’il n’y ait pas de rattrapage : la CRE a réclamé 8%, Bruno Lemaire dit non pour l’instant.