Viande: plus de la moitié des Français ont réduit leur consommation

C'est un chiffre qui interpelle. Le baromètre d'Harris Interactive pour Réseau Action Climat affirme ce mardi matin que le nombre de Français qui consomment de la viande continue de baisser. Selon l'étude, 53% ont réduit leur consommation au cours des 3 dernières années. C'est plus de la moitié.
Les raisons de cette baisse sont multiples et peuvent parfois varier selon la zone géographique. Mais le premier critère invoqué par les Français, c'est l'aspect financier à 52%. A la sortie du supermarché, Dominique s'étonne du prix de certaines pièces de viande, elle cherchait de l'épaule d'agneau: "C'était à 18 euros le kilo avant, et maintenant c'est facilement à 24/25 euros.
"La bonne côte de bœuf c'est pareil, ça dépasse 40 euros le kilo", soupire-t-elle.
Résultat, elle n'en achète que pour les grandes occasions. Huguette, elle, avait l'habitude de manger de la viande à tous les repas. Mais maintenant: "On en mange deux fois par semaine. Quand je vois le prix de la viande... On est retraités, et notre pouvoir d'achat n'a pas augmenté".
Impact sur l'environnement
Derrière le prix selon l'étude, la deuxième raison qui explique que les Français mangent moins de viande est la santé à 38%, viennent ensuite la conscience environnementale (35%) et le bien-être animal (33%). Comme pour Fadila. Dans son cabas, on retrouve des avocats, des oeufs... Mais aucune trace de viande.
"J'essaie de faire au mieux pour qu'il n'y ait pas d'impact sur l'environnement. On en sait aussi peut-être trop maintenant sur la façon dont les animaux sont traités", détaille-t-elle.
Un achat plaisir
Emmanuel Bernard, de l'interprofession des éleveurs bovins Interbev, a également constaté un changement dans la manière de consommer la viande: "Elle est moins achetée en point de vente et elle est plus consommée dans la restauration".
"Il y a un côté un peu plaisir, festif autour de la consommation de viande", explique le président de la section bovine d'Interbev.
Et il y a notamment une grosse perte de vitesse pour le bœuf et le porc, désormais devancés par le poulet. La volaille est désormais la viande la plus consommée dans notre pays. Chaque Français en a consommé, en moyenne, 31,6 kg l'année dernière, d'après l'Interprofession. Une augmentation de 9,8% sur un an.
D'autres alternatives
Ce qui est déterminant, c'est donc le prix, même s'il la contrainte financière se détend par rapport aux années précédentes, dans le sillage de ralentissement de l’inflation. Mais pas que. La provenance de la viande a son importance aussi. Les acheteurs vont prioriser la viande française d’abord et surtout la viande qui rémunère les éleveurs. Le bio ne suffit plus.
Et pour les Français qui consomment moins de viande, ils se tournent vers d'autres alternatives. Ils plébiscitent en grande partie les légumineuses (78%), les céréales et les graines (73%) et les aliments peu transformés (60%) qui en sont issus. Par contre, les algues et les insectes ont, encore aujourd'hui, beaucoup de mal à être considérés comme des alternatives.
Selon l'étude pour Réseau Action Climat, 1 Français sur 3 prévoit de manger moins de viande dans les prochaines années.