Eleveurs en colère: "Stéphane Le Foll est loin de m'avoir convaincu"
La colère est toujours là. En attendant l'annonce d'un plan d'urgence du gouvernement à l'issue du conseil des ministres, les éleveurs poursuivent leur mouvement ce mercredi. Ainsi, les blocages se poursuivent et s'étendent, principalement dans trois régions: la Bretagne, la Normandie et le Nord-Pas-de-Calais. La venue de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, à Caen ce mardi n'a donc rien changé. A la sortie de la réunion, certains syndicalistes n’ont pas caché leur déception.
"Ça peut temporiser les choses quelque peu mais peut-être malheureusement pour durcir plus tard, peste Yannick Baudin, président de la coordination rurale de la Manche. S'ils se contentent de faire des prêts de trésorerie à 0%, quand on voit l'état de nos trésoreries…" "Le ministre est loin de m'avoir convaincu. Je ne vais pas dire que c'est un guignol mais presque… Il est seulement venu pour calmer le jeu mais on sait très bien qu'en réalité c'est la grande distribution qui tient les rênes", s'emporte Claude Hamon, représentant syndical FDSEA Calvados.
"On n'est pas des mendiants"
En effet, les agriculteurs attendaient une seule mesure: la revalorisation des prix pour dégager de meilleures marges. Mais Stéphane Le Foll leur a proposé une aide pour payer leurs dettes. Une "mesurette" pour Jean-Luc, producteur de lait: "Ce n'est pas ce qu'on demande. Nous demandons de vivre de notre métier sans avoir tout le temps des aides ou des subventions. On n'est pas des mendiants…On n'a pas tout bloqué pendant trois jours pour avoir des clopinettes".
La prochaine étape, c’est le plan d’urgence annoncé ce mercredi matin en Conseil des ministres. L'occasion de mettre la pression sur la grande distribution. C'est en tout cas ce qu'espère Emmanuel, éleveur bovin dans le Calvados: "Le producteur doit vivre de son produit, le transformateur de sa transformation et la grande surface doit donc en prendre un peu moins." En attendant, les blocages sont donc maintenus jusqu'à nouvel ordre.