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Entre deux averses, François Hollande voit "arriver la vague"

Lors de l'ultime meeting de François Hollande avant le premier tour, le candidat socialiste a lancé à l'intention de son rival Nicolas Sarkozy : "Elle arrive, la vague. Elle est haute, la vague, elle est puissante, la vague et il va la prendre de face, la

Lors de l'ultime meeting de François Hollande avant le premier tour, le candidat socialiste a lancé à l'intention de son rival Nicolas Sarkozy : "Elle arrive, la vague. Elle est haute, la vague, elle est puissante, la vague et il va la prendre de face, la - -

par Elizabeth Pineau BORDEAUX (Reuters) - Des milliers de Bordelais, parfois encore indécis sur leur vote, ont bravé jeudi soir la fraîcheur et le...

par Elizabeth Pineau

BORDEAUX (Reuters) - Des milliers de Bordelais, parfois encore indécis sur leur vote, ont bravé jeudi soir la fraîcheur et le risque d'averses pour assister en plein air à l'ultime meeting de François Hollande avant le premier tour de l'élection présidentielle.

Les retraités, parfois coiffés de bérets basques, constituaient le gros du public, armés de drapeaux mais aussi de parapluies et capes étanches au parc Palmer de Cenon.

"Nous avons craint un moment les nuages. Nous les avons écartés, dissipés et nous sommes là avec un ciel tout rose pour le 6 mai", a dit François Hollande au début de son discours prononcé à la faveur d'une longue éclaircie.

"Le soleil est à gauche", a même osé le candidat sur la scène du théâtre de verdure au sol boueux foulé par des milliers de sympathisants (15.000 selon le PS).

A 36 heures du vote, l'élu PS a usé d'autres métaphores contre Nicolas Sarkozy, dont il notamment moqué la "présidence zig zag qui s'est terminée par un tête-à-queue".

"Elle arrive, la vague. Elle est haute, la vague, elle est puissante, la vague et il va la prendre de face, la vague", a lancé le candidat, qui prédit un entre-deux tours "dur, âpre, brutal" et ne souhaite qu'un seul débat télévisé contre son adversaire.

A la foule qui lui criait "on va gagner", François Hollande a invité à ne pas se laisser griser par des enquêtes d'opinion.

"Les sondages paraît-il sont favorables, alors méfiez-vous car ces enquêtes sont contradictoires, gardez-vous des pronostics hasardeux !", a-t-il dit.

"La démocratie n'est pas un jeu et encore moins un pari", a ajouté le socialiste, favorable à des sanctions contre ceux tentés de donner des résultats avant la fin du vote dimanche.

Il souhaite d'ailleurs qu'à l'avenir, la clôture du scrutin se fasse à 19 heures partout en France.

"CAMPAGNE MOINS ENTHOUSIASMANTE"

En campagne "jusqu'au bout", François Hollande sera vendredi en Haute-Marne et dans les Ardennes avant de rejoindre son fief de Tulle, en Corrèze, où il votera dimanche et fera une première déclaration peu après la proclamation des résultats.

"Il serait temps de donner à la France un successeur à François Mitterrand", a-t-il dit à Bordeaux, déclenchant des "François président".

Dans le public, un élu des Landes qui "collait déjà des affiches pour Gaston Defferre en 1969" a dit croire à la victoire de la gauche cette année.

"La campagne est moins enthousiasmante qu'en 1981 avec Mitterrand ou 1995 avec Jospin, mais le contexte a changé. François Hollande sait que ce sera difficile. On ne va pas raser gratis le 7 mai", a-t-il dit à Reuters.

Circonspecte, sa voisine décrit François Hollande comme "un homme honnête". "Même si je préférais Martine Aubry. J'espère qu'elle sera Premier ministre", ajoute-t-elle.

Venus en voisins, un groupe de jeunes gens de 18 et 19 ans, capuches de jogging sur la tête, n'ont pas encore arrêté leur choix pour ce qui sera leur premier acte de citoyen.

Saïd penche pour la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud "parce que j'ai l'impression qu'elle est sincère".

Karim apprécie le centriste François Bayrou, "qui a un programme contre la crise". Rafik hésite entre le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon et François Hollande, "parce qu'on ne veut plus de Sarkozy".

Sabri est tenté, lui, par le représentant du Nouveau parti anticapitaliste Philippe Poutou "car en philosophie, on nous a appris qu'il faut donner le pouvoir à celui qui ne le veut pas".

Edité par Thierry Lévêque

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