Excuses de Valls: "Il aurait dû immédiatement prendre la mesure du malaise", estime Philippe Gosselin (Les Républicains)

Le Premier ministre a fait amende honorable et annoncé ce jeudi qu'il allait rembourser la part du voyage de ses deux enfants, partis avec lui à Berlin assister à la finale de la Ligue des champions. Des excuses qui n'ont pas convaincu Philippe Gosselin, député (Les Républicains) de la Manche.

Après la polémique qui a suivi son déplacement à Berlin en Falcon pour assister à la finale de la Ligue des champions, le Premier ministre s'est exprimé jeudi matin en marge d'un déplacement à La Réunion. Et il a cherché à éteindre la controverse en faisant amende honorable. "Samedi je me suis rendu à Berlin pour un déplacement officiel à l’invitation de Michel Platini. Comme très souvent, ces grands événements sont l’occasion de rencontres. J’ai pu ainsi m'entretenir avec des responsables du football européen et avec d’autres personnalités du monde sportif. Avec Platini, j’ai parlé de l’Euro 2016 et de l’avenir de la FIFA. C’est aussi mon rôle de parler des grandes compétitions que nous allons accueillir. C’est essentiel pour le rayonnement de notre pays, de son attractivité", s'est-il d'abord justifié.

Le Premier ministre a poursuivi ses explications en faisant son mea culpa. "Dans le cadre de ce déplacement, j’ai utilisé les moyens mis normalement à disposition du Premier ministre. Mes enfants m’ont accompagné. Ce n’est en rien un secret. Leur présence à bord n’a pas coûté un euro supplémentaire aux contribuables. Tant sur le plan du droit, que sur l’utilisation de l’argent public, il n’y avait rien d’illégal dans ce déplacement. Mais je suis sensible à la réaction de nos compatriotes d’autant plus qu’il y a une exigence d’exemplarité. Je me dois d’incarner un comportement parfaitement rigoureux".

"Cela va lui coûter cher sur le long terme"

Alors que selon un sondage de l'institut Elabe pour BFMTV indiquait mercredi soir que 77% des Français se disaient choqués par cette affaire, et 47% "très choqués", Manuel Valls a donc présenté ses excuses: "Il ne peut y avoir de place pour le doute. Si c’était à refaire, je ne le referais pas. Et pour lever toute ambiguïté. J’ai décidé d’assumé la prise en charge du voyage pour mes deux enfants c’est-à-dire 2 500 euros. Notre pays n’a pas besoin de polémique. C’est le sens et la raison même de ma mission".

Des excuses qui n'ont pas convaincu Philippe Gosselin, député Les Républicains de la Manche, joint par RMC: "Peu importe la somme, que cela soit 2 000 ou 4 000 euros. Ce qui importe c'est que ce qui est dû soit remboursé. C'est bien de rembourser aujourd'hui mais nous sommes jeudi. La polémique est née et a enflé depuis dimanche voire samedi. Manuel Valls aurait dû immédiatement prendre la mesure du malaise. Il y une coupure extraordinaire entre le Premier ministre et le reste de la population et cela va lui coûter très cher sur le long terme."

Maxime Ricard avec Pierre Rigo