Fin des deux hôtesses sur les podiums du Tour de France: "Un vrai métier qu’on ne veut pas supprimer mais qu’on veut 'dépoticher'"
Pour la première fois, le Tour de France modifie son protocole et promet un homme et une femme pour remettre les maillots sur les podiums d'arrivée, mettant fin aux traditionnelles "miss", pratique jugée sexiste, a annoncé son directeur Christian Prudhomme, lors d'une conférence de presse, mercredi, à Nice.
"Un métier que l'on veut dépoticher"
Une initiative poussée par plusieurs associations dont Les Effrontées qui se rejouissent de cette avancée. Claire Charlès en est la secrétaire générale. "On se réjouit de cette avancée puisqu’il y aura un hôte et une hôtesse pour recevoir le vainqueur et on met fin à la tradition du bisou qui était éminemment sexiste", explique-t-elle ce vendredi sur RMC.
"Il n’y a pas de critères physiques pour être hôte ou hôtesse puisque je rappelle que c’est un vrai métier qui requiert de vraies compétences d’accueil, d’orientation du public. Ça demande beaucoup d’adaptation pour aller d’un salon à l’autre avec des informations qui varient tout le temps. Donc ça demande beaucoup d’adaptabilité. C’est un vrai métier qu’on ne veut pas supprimer mais que l’on veut "dépoticher"".
"Énormément d’hôtesses parlent encore d’agressions"
Même si elle se réjouit de cette victoire, elle explique que "le combat est encore loin d’être gagné. Car si on parle là simplement de podiums, énormément d’hôtesses parlent encore d’agressions".
"Lors de la caravane du Tour, elles sont insultées, reçoivent des jets de bière voire d’urine, reçoivent des remarquent graveleuses, des mains aux fesses qui est une agression sexuelle. Et cette problématique n’est pas liée qu’au Tour de France".
"Il faut arrêter de faire de ces hôtesses des pots de fleurs"
"Le gros problème est que les femmes ne peuvent pas témoigner, souligne-t-elle. Quand vous êtes en contrat précaire, si vous dites qu’untel m’a mis les mains aux fesses, les agences ne vous appellent plus. Donc il faut aussi déprécariser ce métier pour permettre de libérer la parole ces hôtesses qui vivent le sexisme de manière très régulière. Il faut arrêter de faire de ces hôtesses des pots de fleurs".
En 2018, plusieurs cyclistes interrogés sur cette éventualité avaient exprimé leur déception au Parisien. "Je pense qu'on va trop loin", remarquait par exemple le Belge Greg Van Avermaet.