Fiscalité du gazole: des routiers organisent des barrages filtrants à la frontière belge
Des dizaines de camions ont organisé jeudi matin des barrages filtrants sur l'autoroute à la frontière belge, à l'appel de deux organisations professionnelles de transport, pour protester contre la hausse de deux centimes d'une taxe sur le gazole.
Ces blocages sont présentés par la FNTR du Pas-de-Calais et l'OTRE Hauts-de-France comme un "premier acte" d'une mobilisation des routiers, dans un communiqué commun.
Depuis 5h, une trentaine de camions stationnaient sur deux voies sur l'A22, à la sortie de Neuville-en-Ferrain au nord de Lille, pour bloquer les poids lourds venant de Belgique. "Stop au matraquage fiscal", "non au racket", pouvait-on lire sur les cabines des véhicules des routiers.
Vers d'autres actions
Invité de RMC, Jean-Marc Rivera, secrétaire général de l'OTRE, organisation patronale des PME et TPE du transport routier, est revenu sur cette mobilisation qui a engendré des ralentissements sur les routes:
"Taxer davantage les poids-lourds ne changera rien au fait qu’il y aura plus ou moins de poids-lourds demain. Ce n’est pas pour des raisons écologiques mais pour des raisons purement fiscales" a-t-il dénoncé face à Jean-Jacques Bourdin. "Cette mesure va totalement épargner les poids-lourds étrangers. (...) La profession a proposé (…) une éco-contribution sur le fait d’impliquer les chargeurs, ceux qui décident du transport" et de préciser: "Nous avons pris la décision de prolonger le mouvement du Nord par une action qui débutera le 7 décembre et les jours suivants, à toutes les frontières"
Début juillet, Elisabeth Borne, alors ministre des Transports, a annoncé une baisse de 2 centimes par litre du remboursement dont bénéficie le transport routier sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) frappant le gazole. Cette mesure a été approuvée par l'Assemblée nationale le 17 octobre. Le Sénat l'a supprimée en première lecture mardi. Cette augmentation de fiscalité représenterait, selon le gouvernement, 140 millions d'euros en année pleine, et son produit doit être affecté à l'Agence de financement des infrastructures des transports de France (AFITF).