François Fillon: "La politique de Nicolas Sarkozy n'était pas assez radicale"
Ce n'est pas parce qu'il est distancé dans les sondages que François Fillon va caresser les Français dans le sens du poil et rechercher le consensus. Candidat à la primaire de la droite et du centre pour la présidentielle (primaire qui aura lieu les 20 et 27 novembre prochain), l'ancien Premier ministre promet un programme "radical". Il en a détaillé les mesures phares ce vendredi chez Jean-Jacques Bourdin : "Je propose d'augmenter le temps de travail dans toutes les fonctions publiques pour réduire les effectifs, de passer la retraite à 65 ans, de réformer l'indemnisation du chômage en allant comme dans tous les autres pays vers une indemnisation dégressive. Enfin, je propose de fusionner toutes les aides sociales dans une seule, ce qui permettrait de baisser les dépenses de fonctionnement et de mieux contrôler les fraudes".
Regrettant qu'il n'ait pas pu mettre en place la TVA sociale lorsqu'il était Premier ministre de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012, François Fillon promet qu'il mettrait en place cette mesure s'il était élu à la fonction suprême, ce qui permettrait selon lui de baisser les charges des entreprises pour les faire peser sur les consommateurs.
"Notre bilan est bien meilleur que celui du gouvernement actuel"
Rejetant toute idée d'échec du quinquennat de Nicolas Sarkozy, il estime toutefois ne pas avoir pu aller jusqu'au bout de ses idées et en avoir tiré des conclusions. "Notre bilan est bien meilleur que celui du gouvernement d'aujourd'hui, a-t-il d'abord estimé. En 2010 et 2011 après une crise économique et financière mondiale, le niveau de croissance en France était beaucoup plus élevé qu'aujourd'hui. Je n'accepte pas qu'on dise que le bilan du quinquennat précédent est catastrophique. On a évité une crise économique majeur, et tout a été cassé en 2012 par esprit de système : on a supprimé la défiscalisation des heures supplémentaires, la baisse des charges et l'augmentation de la TVA, on a supprimé une loi qui visait à fusionner les régions et départements".
Puis, évitant d'endosser toute la responsabilité, François Fillon a rappelé qu'il n'était à l'époque que "Premier ministre" et qu'il avait "mis en œuvre la politique pour laquelle le président avait été élu". "Mais aujourd'hui, avec l'expérience qui est la mienne, je considère que cette politique n'était pas suffisamment radicale, que les changements n'étaient pas assez ambitieux pour redresser l'économie française et à partir de mon expérience je propose des choix radicaux".