François Hollande refuse de répondre aux accusations de mensonge

François Hollande a refusé vendredi de répondre aux accusations de mensonge proférées à son égard par Nicolas Sarkozy, expliquant qu'il ne voulait pas aller sur ce "terrain-là". /Photo prise le 17 février 2012/REUTERS/Caroline Blumberg - -
TULLE, Corrèze (Reuters) - François Hollande a refusé vendredi de répondre aux accusations de mensonge proférées à son égard par Nicolas Sarkozy, expliquant qu'il ne voulait pas aller sur ce "terrain-là".
Le candidat socialiste à la présidentielle a par ailleurs considéré comme un "aveu" les regrets exprimés par le chef du gouvernement sur le "bouclier fiscal" créé en 2007.
"On peut contester mes propositions, mettre en cause mes solutions, mais je n'admets pas qu'on puisse se situer sur ce terrain-là", a-t-il dit en référence aux accusations lancées par le président-candidat la veille à Annecy (Haute-Savoie).
"Moi, je ne reproche pas à Nicolas Sarkozy de ne pas dire la vérité, je lui reproche d'être un président qui n'a pas respecté ses engagements. Ce n'est pas la même chose", a-t-il ajouté devant la presse à Tulle dans son bureau du Conseil général de Corrèze, qu'il préside.
L'élu socialiste affirme ne pas vouloir se "mettre à ce niveau", considérant "que ça finirait pas lasser les Français s'il n'y avait que des invectives, des polémiques, voire même des insultes".
"J'admets parfaitement la critique. Ce que je ne reçois pas, c'est en définitive l'amalgame ou l'instrumentalisation ou, pire encore, que des déclarations que je fais soient contournées ou détournées. Voilà pourquoi je considère que je ne peux même pas répondre à Nicolas Sarkozy", a-t-il insisté.
"SON BILAN NE VAUT RIEN"
François Hollande considère par ailleurs comme un "aveu" les bémols exprimés vendredi matin par François Fillon concernant le "bouclier fiscal" mis en place au début du quinquennat.
"Quand même, cinq ans ! Nous avoir imposé des mesures qui ne protègent que les plus riches pour finir le quinquennat en disant que c'était une erreur - en s'étant accroché à cette proposition, défendue à toutes occasions, en ayant même prétendu que ça avait évité la fuite des capitaux - et là, maintenant, dire que c'était une erreur ? C'est un aveu", a-t-il estimé.
Dans une interview à paraître samedi dans l'hebdomadaire Marianne, en réplique à l'entretien accordé par Nicolas Sarkozy sur ses "valeurs" au Figaro Magazine, la semaine dernière, François Hollande estime que le président sortant "choisit les valeurs parce que son bilan ne vaut rien".
"S'il était confiant dans les résultats de sa politique, il n'aurait pas besoin de stigmatiser le chômeur, de menacer l'étranger, de diviser les Français ou d'inventer une procédure référendaire à la veille d'une élection", déclare-t-il, selon des extraits de l'interview publiés vendredi sur internet.
Au nombre de ses griefs, il accuse implicitement Nicolas Sarkozy de véhiculer des contre-vérités sur ses projets relatifs à l'immigration.
"Sur l'immigration clandestine, le président sortant veut faire croire que nous serions pour une régulation massive des sans-papiers. Vieux schémas, vieilles peurs, vieux fantasmes. Il n'est pas question de régularisation générale", souligne-t-il.
Elizabeth Pineau, avec Sophie Louet à Paris, édité par Gilles Trequesser