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François Mitterrand, homme d'union, érigé en symbole pour 2012

Les socialistes se sont réunis mardi au siège du PS, rue de Solférino à Paris, pour célébrer le 30e anniversaire de la victoire de François Mitterrand, seul président socialiste de la Ve République. Une commémoration placée sous le signe de l'espoir, à un

Les socialistes se sont réunis mardi au siège du PS, rue de Solférino à Paris, pour célébrer le 30e anniversaire de la victoire de François Mitterrand, seul président socialiste de la Ve République. Une commémoration placée sous le signe de l'espoir, à un - -

"Changer la vie", en 2012 aussi ? L'élection présidentielle à venir est dans l'esprit de tous les socialistes français, qui ont placé mardi sous le signe de l'espoir le 30e anniversaire de la victoire de François Mitterrand, seul président socialiste de la Ve République.

Près de 200 événements ont été organisés dans toute la France, à un an d'un scrutin que les sondages annoncent, pour l'heure, promis à la gauche.

Au siège du Parti socialiste, rue de Solférino à Paris, trois anciens Premiers ministres ont rejoint pour l'occasion le premier secrétaire, Martine Aubry.

François Mitterrand "était un homme qui aimait l'union, qui aimait que la France se retrouve avec elle-même. C'est ça la vraie leçon", a dit la maire de Lille à la presse.

"C'est tout le sens de cette journée : retrouver l'esprit de François Mitterrand, trouver les réponses d'aujourd'hui, parce que ce ne sont évidemment pas les mêmes, et ne jamais oublier pourquoi nous nous battons", a ajouté celle qui n'a pas encore dit si elle participerait à la primaire PS prévue en octobre.

TROIS ANCIENS PREMIERS MINISTRES

Autour d'elle, les ex-locataires de Matignon Lionel Jospin, en chemise rose, Laurent Fabius et Pierre Mauroy côtoyaient d'autres ténors de la "mitterrandie" comme Jack Lang, Marilyse Lebranchu, Jean Glavany, Pierre Joxe et Henri Emmanuelli.

Ils ont posé pour la photo de famille tandis que retentissaient les notes de "L'amour à la plage".

"Il est sympa ce T-shirt, mais sûrement trop petit pour moi !", a plaisanté Henri Emmanuelli devant les vêtements arborant le visage stylisé de François Mitterrand apparu à la télévision le soir de la victoire, vendus 10 euros à la boutique.

Le 10 mai 1981, "j'étais là", a raconté Jack Lang, décrivant un François Mitterrand "serein, calme, visiblement heureux et en même temps retenu" qui eu ce simple commentaire : "Quelle histoire !"

Pour Lionel Jospin, cette victoire est "indiscutablement" une leçon de rassemblement. "C'est un des legs de François Mitterrand : la nécessité d'unité politique la gauche", a dit celui qui s'est retiré de la politique après son échec au premier tour de la présidentielle en 2002.

Les souvenirs de Marylise Lebranchu lui font écho : "Ça me rappelle évidemment une grande joie et aussi que les socialistes, quand ils sont unis, peuvent gagner".

Lors de cette journée portes ouvertes, le public pouvait regarder des photographies de scènes de liesse, la "une" des journaux du 12 mai 1981 - "Le jour de gauche est arrivé" pour Libération, "Les Français ont choisi le risque", pour l'Aurore - ou écouter chanter Barbara : "Un homme, une rose à la main, a ouvert un chemin vers un autre demain".

En fin de journée, un grand concert gratuit organisé par Pierre Bergé et Mathieu Pigasse, avec Yannick Noah et Soprano entre autres, devait rassembler des dizaines de milliers de personnes place de la Bastille, où avait festoyé le peuple de gauche le soir du 10 mai 1981.

"L'ESPÉRANCE"

"Ce soir-là j'étais prête à accoucher, je n'avais pas pu faire la fête, là je me rattrape", dit une dame en turban vert.

Pour 2012 "il y a du travail", prévient à ses côtés une autre Parisienne, Josette Libert, en tentant de photographier Martine Aubry, "une femme de conviction, une mère courage".

Anna Delahaye, militante au Mouvement des jeunes socialistes, n'était pas née en 1981. Pour l'an prochain, elle dit simplement vouloir "une France où le socialisme gagne" via une primaire "essentielle pour la vie citoyenne, où tous les candidats sont sur le même point de départ.

A Château-Chinon, dans la Nièvre, fief de François Mitterrand qui en fut le maire pendant 22 ans, le député François Hollande conduisait les festivités.

Le candidat du PS en 2012 "devra parler à la France, avec les idées de la gauche, pour faire avancer la France", a souligné dans un discours celui que les sondages ont désigné comme le meilleur gardien de l'héritage mitterrandien.

Un héritage rappelé dimanche par une autre candidate à la primaire, Ségolène Royal, lors d'un meeting à Paris.

Sur une affiche en forme de livre d'or dans une salle rue de Solférino, Pierre Mauroy a écrit : "Une victoire en 1981 qui en appelle en autre en 2012".

Lionel Jospin a lui aussi résumé la situation en quelques mots : "10 Mai 1981 : le bonheur. 10 Mai 2011 : l'espérance".

REUTERS