Fusillade à Melun : "J'ai senti comme une bombe qui explosait à mon visage"

Les faits se sont déroulés à la gare RER de Melun - MIGUEL MEDINA / AFP
La ville de Melun en Seine-et-Marne a été le théâtre d'une fusillade il y a dix jours. Si l'information n'a pas fait grand bruit au moment des faits, elle refait surface ce vendredi. En effet, Aude, 36 ans, victime collatérale de coups de feu, témoigne ce matin sur RMC. Toujours choquée, elle raconte comment, alors qu'elle rentrait chez elle, elle s'est retrouvée au beau milieu du chaos.
"J'avais les tympans déchirés"
La scène s'est déroulée dans la nuit du 4 novembre à la gare RER de la ville. Un homme armé d'un canon scié chargé de plombs poursuit trois jeunes derrière la gare et tire dans leur direction. Deux d'entre eux sont blessés, ainsi que trois passants, criblés de projectiles dans le corps. D'après les premiers éléments de l'enquête menée par le commissariat de Melun, il s'agirait d'un règlement de compte. Le tireur est toujours en fuite.
RMC a retrouvé la trace de l'une des victimes collatérales de ces coups de feu. "J'ai senti comme une bombe qui explosait à mon visage. Le sang coulait. J'avais les tympans déchirés. Je me suis dit :'pourvu que je ne perde pas la mémoire et que je ne meure pas'… C'est l'instinct de survie" raconte cette jeune mère de famille encore bouleversée. Heureusement, elle est "tombée sur un agent SNCF qui a tout de suite compris qu'il se passait quelque chose de grave et à appeler les pompiers, le SMUR et la police".
"Comme si mon cerveau restait en disque rayé sur l'événement"
Aujourd'hui comment va-t-elle ? Dans Bourdin Direct, Aude explique qu'elle vit désormais avec "huit impacts : deux plombs qui restent dans ma cuisse, deux dans le thorax et deux dans le crâne, dont un qui est entré et sorti… Les plombs dans le corps, cela veut dire que l'on vit avec, qu'on les sent sous la peau… C'est extrêmement violent". Mais les souffrances sont aussi psychologiques. Car elle l'assure "depuis dix jours, même quand je sors simplement dans la rue, j'ai peur. C'est comme si mon cerveau restait en disque rayé sur l'événement".
Sur RMC, Aude indique avoir porté plainte pour tentative d'homicide : "J'appelle même ça un attentat parce que ça s'est déroulé sur un lieu public, un lieu de passage." Face au silence des autorités, elle pousse un coup de gueule : "Rien ne se met en place au niveau de la municipalité. Il y a un attentat, une fusillade et personne ne fait rien…"