RMC
Actualités

Gendarme du GIGN tué par un forcené dans le Var: "On est un peu sur une autre planète"

-

- - AFP

Un gendarme du GIGN a été tué samedi à Gassin dans le Var lors d'une intervention menée pour maîtriser un forcené de 80 ans. Ce dernier avait blessé sa compagne. Dans le village varois, c'est l'incompréhension.

A Gassin, il était surnommé "Poupou" en raison de sa ressemblance avec Raymond Poulidor. Chasseur invétéré, il collectionnait les armes. Condamné pour braconnage, son permis de chasse lui avait été retiré, selon un voisin. Peu ici, le connaissaient vraiment. Les voisins nourrissaient de la méfiance à son égard en raison des violentes disputes qu'il avait avec son ex-femme. Motif de la crise: la maison qu'il avait construite de ses mains. Le couple vivait sous le même toit mais faisait chambre à part.

Thérèse, une voisine, donne son sentiment: "Ce monsieur était divorcé depuis 2003. Depuis, il devait quitter la maison. Donc depuis 2003, il était très nerveux. C'était une force de la nature, ce n'était pas le pépé de 80 ans".

Ce samedi, cet homme s'est retranché à son domicile après avoir légèrement blessé sa compagne à l'arme de chasse. Celle-ci était parvenue à s'enfuir et à appeler la gendarmerie. Des gendarmes du GIGN étaient alors intervenus pour le maîtriser.

Deux gendarmes surpris par le tireur

Le pensant dans la maison, deux gendarmes ont été surpris par le tireur alors qu'ils allaient prendre position à l'extérieur de la maison. L'homme a surgi et tiré une cartouche de fusil de chasse sur les gendarmes, touchant mortellement au cou et au visage l'un d'entre eux, avant de retourner l'arme contre lui.

"Il les attendait près d'une palissade. Il s'est caché et a tiré sur le premier élément qu'il voyait et tout de suite après il s'est tiré dessus", a expliqué un officier de communication de la gendarmerie à la presse. Grièvement blessé, la mâchoire arrachée, le forcené a fait un arrêt cardiaque mais a pu être réanimé, avant d'être évacué par hélicoptère vers l'hôpital de Nice où il est mort en fin d'après-midi.

A Gassin, l'incompréhension est totale. Stéphane qui habite à une centaine de mètres du drame est sous le choc: "On ne comprend pas pourquoi, comment. Pourquoi en arriver là? Qu'est-ce qui lui est passé par la tête? Ici, c'est un endroit sans histoires. En arriver là, on est un peu sur une autre planète. S'il avait des problèmes, il avait qu'à les résoudre lui-même".

P.B. avec Eric Miguet