Goodyear: "D'un côté les actionnaires qui se goinfrent, de l'autre, les salariés qui le paient cher"
Épilogue judiciaire de 8 années de combat aujourd'hui à la cour d'appel de la Somme. Huit anciens salariés de l'entreprise Goodyear, également militants de la CGT à Amiens comparaîtront en appel aujourd'hui. Ils avaient été condamnés en première instance à 2 ans de prison dont neuf mois ferme pour séquestration de deux cadres et violences en réunion. Une décision d'une lourdeur inédite qui avait provoqué un tollé.
Les faits remontent aux 6 et 7 janvier 2014. Durant une trentaine d'heures, l'ex-DRH et l'ex-directeur de la production avaient été retenus sur le site.
À ce jour, les deux ex-directeurs ont retiré leur plainte, tout comme l'entreprise Goodyear, mais le parquet a décidé de maintenir les poursuites malgré ces retraits.
Pour Mickael Wamen, devenu la figure emblématique du conflit, réclame pour lui et les autres la relaxe, mais bien au-delà de l'affaire Goodyear, il voit dans son combat tout un symbole pour tous les autres syndicalistes qui doivent faire face à des plans sociaux.
"Sur 1143 licenciés, 800 sont au chômage"
Ce mercredi dans Bourdin Direct, il déplorait la mise sur le carreau des employés de Goodyear: "C'est un groupe qui gagne de l'argent. On est dans un truc délirant, d'un côté les actionnaires qui se goinfrent, de l'autre, les salariés qui le paient cher. Sur 1143 licenciés, 800 sont au chômage".
Les prévenus de Goodyear risquent 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende.
Ce matin, les ex-Goodyear attendent plus de 15 000 personnes dans le parc Saint-Pierre à Amiens où une scène a été installée. C'est de là que commencera la mobilisation syndicale avant l'audience qui commencera à 9h. Le rassemblement est prévu à 8h.