Incendie de la rue Myrha: "Il mettait des fleurs avec nous, un an plus tard on a appris que c'était le coupable"

L'incendie de la rue Myrha, en 2015. - AFP
C'était il y a deux ans presque jour pour jour, dans la nuit du 1er au 2 septembre 2015, huit personnes décédaient dans l'incendie de leur immeuble situé au 4 rue Myrha dans le 18ème arrondissement de Paris. Parmi les victimes, figuraient deux mineurs de 8 et 14 ans.
Deux ans après ce drame, les rescapés de l'immeuble ne peuvent toujours pas retourner chez eux. Samedi, les proches des victimes se sont donné rendez-vous pour rendre hommage aux personnes disparues mais aussi pour réclamer justice.
Depuis le début de l'enquête, de nombreux rebondissements ont eu lieu. En 2015, un SDF a été arrêté et placé en détention provisoire pendant un an. Interpellé en possession d'un briquet et d'une bougie, il n'avait jamais cessé de clamer son innocence. Il a ensuite été libéré quand les enquêteurs se sont intéressé à l'un des anciens locataires qui a finalement avoué. Il avait mis le feu aux boîtes aux lettres et à une poussette restée dans le hall de l'immeuble.
"Il nous a mené en bateau pendant un an"
Depuis, pour les habitants du 4 rue Myrha et les familles des victimes, c'est l'incompréhension. Devant l'immeuble encore noirci par les flammes, ils sont une trentaine rassemblés le temps d'une prière. Quelques larmes mais aussi beaucoup de colère. Celle de Marie-Paule qui a perdu sa fille Audrey dans l'incendie. "J'ai de la haine. Par rapport à la personne qui nous a fait ça, qui nous a mené en bateau pendant un an. Il était avec nous pendant un an à mettre des fleurs et on a appris un an plus tard que c'était lui le coupable".
"Il nous a tué deux fois"
Damfka Djigiba est l'un des organisateurs du rassemblement lui aussi se souvient très bien du suspect. "Au premier anniversaire de ce drame, il n'arrêtait pas de pleurer. J'étais personnellement allé le chercher pour essayer de l'apaiser. Je ne sais pas s'il pleurait parce qu'il était à la base de la cause. Je ne sais pas".
Des questions qui restent sans réponse. Thierry, le père d'Audrey emportée par les flammes n'en revient toujours pas. "Je l'avais dans mes bras il y a un an. Avec les fleurs. Et quinze jours après j'ai appris que c'était lui. Il nous a tué deux fois. Il nous l'a tuée deux fois". Des familles de victimes qui disent se sentir abandonnées par les autorités. Aucun élu de la mairie de Paris n'a répondu à leur invitation.