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Incendie en Gironde: "Nous ne savons pas du tout quand nous allons pouvoir retourner chez nous"

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L'incendie de forêt qui sévit depuis trois jours près de Bordeaux, l'un des plus importants en France depuis cinq ans, a connu une "faible" progression dimanche sous l'effet des vents, contenue par des moyens terrestres et aériens renforcés. Ce lundi, des habitants, éreintés par trois jours loin de chez eux, témoignent.

L'incendie est stabilisé, mais toujours pas maîtrisé. Le feu qui a démarré vendredi après-midi près de Bordeaux a déjà détruit près de 550 hectares de pinède en Gironde. Plus de 650 pompiers ou militaires de la Sécurité civile, dont des renforts acheminés depuis samedi de toute la France, sont mobilisés pour lutter contre les flammes. Epaulés par sept avions, dont quatre Canadair et un Dash, les pompiers ont jusqu'à présent réussi à éviter que la moindre habitation soit endommagée dans le périmètre de 16 km autour de Saint-Jean-d'Illac, d'où le feu est parti.

Ce dimanche, 800 personnes ont toutefois encore passé la nuit en dehors de chez eux. Qu'ils soient hébergés chez des amis, de la famille ou dans un gymnase municipal, le temps commence à devenir long comme le confient certains d'entre eux rencontrés à Pessac. "On m'a dit d'attendre donc j'attends, confie, au bord de la crise de nerfs, Françoise, accueillie depuis trois jours chez sa fille. Je n'ai plus rien. Je n'ai pas de vêtements, je n'ai absolument rien ! On m'a évacuée et depuis rien !"

"On est parti avec ce que l'on a sur le dos"

Elle avoue aussi "avoir un peu peur" pour sa maison: "On l'a construite avec mon mari. C'est toute notre vie. On a nos souvenirs, nos papiers… Tout ! Donc oui ça fait peur". Lucien est hébergé avec sa femme depuis vendredi dans un gymnase municipal à Pessac. Lui non plus n'a pas encore pu rentrer chez lui: "On voyait de la fumée alors on est parti avec ce qu'on a sur le dos et depuis on n'a pas pu revenir à la maison. C'est cerné par les flammes mais heureusement les maisons n'ont apparemment pas été touchées".

Marie-France, elle, alterne les nuits entre centre de loisirs et gymnase municipal. Elle commence vraiment à en avoir marre: "C'est très long d'autant plus que nous avons été déçus car au PC de sécurité on nous a expliqué que l'on pouvait aller récupérer quelques affaires. Mais en arrivant sur place, on nous a dit que le feu avait repris et que l'on ne pouvait pas accéder au site. Nous sommes donc déçus car nous sommes partis en catastrophe et nous n'avons donc rien".

"On a hâte de partir"

"Le problème, c'est que nous ne savons pas du tout quand nous allons pouvoir retourner chez nous", poursuit-elle, dépitée. "C'est marrant au début mais là on sent bien que les gens commencent à stresser, explique pour sa part Christelle, accompagnée de son mari et de leurs deux enfants. Des personnes viennent demander quand tout sera à nouveau ouvert, d'autres se mettent à pleurer. C'est un peu difficile quand même… Mine de rien c'est dur… On a hâte de partir".

La même lassitude se ressent aussi chez les agents municipaux, chargés d'accueillir les riverains comme l'explique Yvan Brégeon, directeur général des services à Pessac: "On est tous un peu fatigués. On espère évidemment que les gens vont pouvoir le plus rapidement chez eux. Néanmoins, on essaye d'avoir les conditions d'accueil les plus sympathiques possibles avec les moyens que l'on a".

Maxime Ricard avec Benoit Ballet