Interdiction des panneaux publicitaires: "C'est la mort annoncée de notre entreprise"

Depuis ce lundi, 600 000 panneaux de publicités sont hors-la-loi. En vertu du décret d'application d'une loi de 2010, plusieurs catégories de panneaux d'affichages installés à l'entrée des communes de moins de 10 000 habitants, sont interdites. Parmi elles, les hôtels, les restaurants ou encore les stations-service. Concrètement, les "pré-enseignes" sur pied sont désormais interdites, alors qu'elles bénéficiaient jusqu'alors d'une dérogation. Il n'y aura donc pour le moment plus de "hôtel à 200 mètres", "restaurant à 800 mètres à droite", etc. Une disposition qui suscite des réactions contrastées comme a pu le constater RMC à Neufchâtel-en-Saosnois, dans la Sarthe.
"On est en pleine campagne et on n'est pas au bord d'une grande route. Il y a seulement quelques intersections donc à partir du moment où on retire toute signalisation, je ne vois pas comment les clients peuvent nous trouver", s'emporte Jean-Marc, propriétaire d'un centre équestre dans cette commune de moins de 10 000 habitants et dont le panneau publicitaire a été enlevé il y a un mois.
"Il y a une surenchère"
"Les clients ne connaissent pas le coin et commencer à leur dire de prendre la 3ème à gauche, la 2ème à droite… C'est impossible ! Et quand les gens ne trouvent, ils ne persévèrent pas", poursuit-il, très remonté. C'est pourquoi, Jean-Marc envisage déjà le pire pour son entreprise: "Cela veut dire une baisse dépassant largement les 50% de notre chiffre d'affaires. C'est donc la mort annoncée de notre entreprise. Mais c'est bien le paysage est sauf. Tous les commerçants qui essayent d'entretenir un semblant de vie sur le territoire, on n'en a rien à faire. On appelle ça élégamment des dégâts collatéraux".
Mais pour d'autres, c'est l'occasion de voir enfin disparaître les forêts de publicités qui se trouvent à l'entrée de leur commune. "Il y a une surenchère car quand un établissement met un panneau, son concurrent en veut un aussi. Certains en mettent même plusieurs. Ainsi, toutes les entrées de villes sont dégradées par cette pollution visuelle", assure Joseph Seïté, maire de Roscoff, dans le Finistère. A noter que tout afficheur ou annonceur ne respectant pas la loi risque jusqu'à 7 500 euros d'amende.