Algérie: l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison en appel

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal à Paris, le 29 octobre 2014 - FRANCOIS GUILLOT © 2019 AFP
La cour d'appel d'Alger a confirmé mardi le verdict de première instance en condamnant mardi l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme notamment pour "atteinte à l'unité nationale", selon un correspondant de l'AFP dans la salle.
"Le verdict du tribunal de première instance a été confirmé. Vous avez huit jours pour introduire un pourvoi en Cassation", a déclaré en français la présidente à l'attention de M. Sansal, après avoir lu l'énoncé du verdict en arabe.
Boualem Sansal "va bien"
Interrogé par l'AFP, le nouvel avocat français de l'écrivain, Me Pierre Cornut-Gentille, arrivé ces derniers jours à Alger, n'a pas voulu se prononcer sur cette éventualité. "Je n'ai pas de déclarations à faire, je dois rendre visite à mon client pour discuter avec lui d'un éventuel pourvoi", a-t-il dit.
Le défenseur de M. Sansal, âgé de 80 ans et atteint d'un cancer, a expliqué l'avoir "rencontré hier (lundi), il va bien".
Boualem Sansal avait été condamné le 27 mars à cinq ans de réclusion par le tribunal de Dar El Beida, près d'Alger, notamment pour des déclarations en octobre 2024 au média français d'extrême droite Frontières, où il estimait que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
La France et l'Algérie en pleine crise diplomatique
Son arrestation le 16 novembre dernier à Alger avait aggravé une crise diplomatique déjà aiguë entre Paris et Alger, qui avait éclaté après la reconnaissance fin juillet par le président Emmanuel Macron d'un plan d'autonomie sous "souveraineté marocaine" pour le territoire disputé du Sahara occidental où l'Algérie soutient depuis 50 ans les indépendantistes du Polisario contre le Maroc.
La brouille sans précédent entre les deux pays a été marquée ces derniers mois par des expulsions de diplomates de part et d'autre, des restrictions pour les titulaires de visas diplomatiques et un gel de toutes les coopérations.