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Allemagne: quelles sont les raisons de la crise politique entre Merkel et son ministre de l'Intérieur?

La coalition gouvernementale d'Angela Merkel en Allemagne menace d'être emportée par un conflit autour des migrants, après que sa composante la plus à droite a jugé dimanche insuffisantes les propositions de la chancelière pour réduire le nombre des demandeurs d'asile.

Crise politique en Allemagne! Rien ne va plus entre Angela Merkel et son ministre de l’Intérieur. En désaccord total au sujet des migrants, Horst Seehofer menace désormais de démissionner. Une réunion de la dernière chance doit se tenir aujourd’hui.

Et les parties semblent irréconciliables. D’un côté, Horst Seehofer qui demande depuis des mois à Angela Merkel de durcir la politique migratoire. Il menaçait même de prendre seul la décision de refouler aux frontières les migrants déjà inscrits dans d’autres pays européens. De l’autre, Angela Merkel qui refuse catégoriquement et veut s’en tenir à l’accord européen arraché de haute lutte en fin de semaine dernière.

Sauf que cet accord est insuffisant pour Seehofer. Dans ces conditions, dit-il, il n’y a que 3 solutions possibles: soit il rentre dans le rang (inimaginable à ce stade), soit il réussit à faire plier Merkel, soit il démissionne. Une démission qu’il a donc mise dans la balance hier soir et qui pourrait intervenir d’ici 3 jours.

Angela Merkel déjà affaiblie

Et ce serait une très mauvaise nouvelle pour Angela Merkel. Elle est déjà affaiblie. Elle le serait encore plus. Parce qu’Horst Seehofer n’est pas seulement son ministre de l’Intérieur. Il est aussi le président du parti bavarois très conservateur CSU. Parti sans qui la fragile coalition au pouvoir n’aurait pas permis à Angela Merkel de gouverner.

S’il démissionnait, le parti CSU pourrait choisir de quitter la coalition. Ce qui provoquerait une nouvelle crise politique et la tenue d’élections anticipées, sans aucune assurance de victoire pour Angela Merkel. Mais la CSU pourrait aussi choisir simplement de remplacer son ministre et de laisser une dernière chance à la chancelière.

Matthieu Rouault (avec P.B.)