Attaque historique visant le pétrole saoudien: "On a l'impression qu’une guerre pourrait commencer d’un moment à l’autre"

Les Etats-Unis se sont déclarés dimanche "prêts à riposter" aux attaques de drones la veille contre des installations pétrolières en Arabie saoudite, qui ont entraîné une réduction de moitié de sa production et provoqué une forte hausse des cours de l'or noir.
Les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran et qui font face depuis cinq ans à une coalition militaire menée par Ryad, ont revendiqué ces attaques contre les installations du géant public Aramco.
Il n'y a aucune preuve que cette "attaque sans précédent contre l'approvisionnement énergétique mondial" soit venue du Yémen, avait commenté samedi le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, accusant l'Iran d'être à l'origine de l'attaque et assurant que les Etats-Unis allaient oeuvrer pour assurer l'approvisionnement des marchés.
"C'est du jamais-vu"
Thierry Coville, chercheur à l'Iris, spécialiste de l’Iran, était l'invité de RMC ce lundi matin pour décrypter cette situation explosive.
"Ca fait quelques mois qu’ils utilisent des drones. C’est surtout la précision de l’attaque et le fait qu’ils arrivent à réduire de 50% la production pétrolière saoudienne suite à leurs actions, c’est du jamais-vu."
La question qui intrigue dans cette attaque est celle de l'influence iranienne dans cette attaque. Est-elle majeure ou non?
"Ce qui est clair c’est l’Iran est allié des Houthis. Après où s’arrête leur aide ? Je ne crois pas que les Houthis aient besoin de l’Iran pour prendre des décisions et attaquer l’Arabie Saoudite."
"Il y a toute une partie de l'establishment américain qui a envie d'en découdre"
L'infrastructure énergétique saoudienne avait déjà été touchée par les Houthis, notamment en août et en mai, en représailles selon eux à la campagne de bombardement menée par Ryad contre des zones qu'ils contrôlent au Yémen.
Mais cette frappe est d'un autre ordre: elle a provoqué une réduction brutale de production de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6% de l'approvisionnement mondial.
"C'est extraordinairement dangereux. (...) On a l'impression que les USA attendent la moindre occasion, il y a toute une partie de l'establishment américain qui a envie d'en découdre. On a l'impression qu’une guerre pourrait commencer d’un moment à l’autre."