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Blocage de l'aide humanitaire à Gaza: deux Français visés pour complicité de génocide

Des personnes au milieu des débris à Jabalia dans la bande de Gaza, le 19 mai 2025.

Des personnes au milieu des débris à Jabalia dans la bande de Gaza, le 19 mai 2025. - Bashar TALEB

Deux informations judiciaires ont été ouvertes contre deux Français pour complicité de génocide et crime contre l'humanité. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à des actions de blocage d'aide humanitaire pour Gaza entre janvier et mai 2024.

Deux informations judiciaires ont été ouvertes en France, à la suite de plaintes, pour complicité de génocide et de crimes contre l'humanité contre des Franco-Israéliens soupçonnés d'avoir participé à des actions de blocage de l'aide humanitaire à Gaza entre janvier et mai 2024.

A la suite de deux plaintes avec constitution de parties civiles déposées en novembre 2024, le parquet national antiterroriste (Pnat) a indiqué vendredi avoir "pris des réquisitions d'ouverture de deux informations judiciaires des chefs de complicité de génocide, provocation publique et directe au génocide suivie d'effet et complicité de crimes contre l'humanité, entre le 1er janvier 2024 et mai 2024 sur le territoire d'Israël, d'Egypte et de Gaza."

Les deux plaintes avaient été déposées par Avocats pour la justice au Proche-Orient et Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient pour l'une, et par l'association Union juive française pour la paix (UJFP), notamment, pour l'autre.

Une association et deux personnes visées

Selon une source proche du dossier, cette plainte date du 21 mai, et vise au moins une association et deux personnes physiques pour des faits qui se seraient déroulés aux postes frontières de Nitzana et de Kerem Shalom.

Deux juges d'instruction spécialisés du pôle crimes contre l'humanité du tribunal judiciaire de Paris ont été désignés, selon une autre source proche du dossier.

"Nous sommes très satisfaites de cette décision parfaitement cohérente avec la démonstration factuelle et juridique et les preuves objectives apportées par les parties civiles et attendons de voir si la suite de l'instruction sera tout aussi cohérente", ont réagi les avocates de l'UJFP, Mes Damia Taharraoui et Marion Lafouge auprès de l'AFP.

"La période de prévention", c'est-à-dire la période à laquelle se sont déroulés les faits visés par l'information judiciaire, "remonte à janvier 2024, à un moment où personne ne voulait entendre parler de génocide", ont-elles souligné.

Plusieurs actions judiciaires dans d'autres pays

Leur plainte avec constitution de partie civile pour complicité de génocide et incitation à la commission d'un génocide vise des figures de Israël is forever et Tzav-9, des associations pro-Israël, présentées comme ayant la nationalité française.

Celle d'Avocats pour la justice au Proche-Orient et la Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient (CAPJPO) - Europalestine, en s'appuyant notamment sur des photos, vidéos et prises de paroles publiques, accusaient des responsables d'Israël is forever d'avoir bloqué des véhicules humanitaires.

En janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a appelé Israël à prévenir tout acte de génocide. Le chef des opérations humanitaires de l'ONU a aussi a exhorté mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

Un certain nombre d'actions judiciaires ont été entreprises en lien avec ce "génocide" imputé à Israël, par exemple en Suisse, aux Pays-Bas ou encore en Allemagne.

G.D avec AFP