Brexit: "L'Europe est touchée à mort par ce résultat, plus rien ne sera jamais comme avant"
Les Britanniques ont décidé de quitter l'Union européenne. Selon les résultats définitifs publiés vendredi matin, 51,9% des électeurs ont voté pour le Brexit lors du référendum organisé jeudi qui a été marqué par une participation importante (72,2%). Un désaveu pour leur Premier ministre David Cameron et la construction européenne qui a assommé les marchés mondiaux en ouvrant une ère d'incertitude sans précédent depuis des décennies.
"Il faut consulter les peuples"
Interrogé sur RMC quant à savoir s'il serait favorable à l'organisation d'un référendum similaire en France, Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon pour l'élection présidentielle de 2017, a répondu que "si Jean-Luc Mélenchon était élu en 2017, clairement, nous irions au siège de l'Union européenne pour voir Mme Merkel et lui dire qu'il faut renégocier les traités actuels. La France pèse 18% du PIB de l'UE, ce n'est pas une petite économie comme l'est la Grèce, donc nous pensons que nos exigences pourront peser".
"Au terme de ces négociations, soit nous n'obtiendrions rien et nous ferions un référendum et, quand bien même, nous obtiendrions quelque chose, nous ferions valider cela par un référendum. Donc oui, aujourd'hui il faut consulter les peuples, ajoute-t-il. Ce qu'il se passe au Royaume-Uni est symptomatique après le vote des Pays-Bas en avril 2016, le vote en Grèce l'an dernier ou le vote en France en 2005. Sitôt que l'on consulte les peuples, cette Union européenne là est rejetée. Il faut donc sortir des traités européens, ouvrir une situation allant vers plus d'harmonisation fiscale et ne plus se soumettre à cet euro fort, l'euro Merkel".
"Profiter de cette situation pour avancer"
Alexis Corbière tient toutefois à souligner sa différence avec le Front national, qui demande aussi l'organisation d'un référendum en France: "Le FN veut un référendum sec, sans avoir mené une bataille, une négociation. Nous ne capitulons pas devant l'Allemagne, nous menons une bataille politique. Il faut s'appuyer sur la souveraineté des peuples pour obtenir quelque chose. Là-dessus nous sommes en désaccord avec François Hollande car il n'a jamais fait pression au niveau européen. Il fait campagne en disant qu'il allait renégocier le traité Sarkozy-Merkel et sitôt qu'il est élu, il le valide".
"Nous négocierons mais avec un plan B qui consiste à dire que si nous n'obtenons pas ce que nous voulons, notamment une modification profonde de la manière dont fonctionne la zone euro, nous créerons les conditions de sortie, de reprise en main de notre liberté, insiste encore le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. L'Europe est touchée à mort par ce résultat. Plus rien ne sera jamais comme avant. Nous sommes dans un moment de grandes turbulences. Il faut profiter de cette situation pour avancer."