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Chine: qui est Lu Shaye, l'ambassadeur à Paris aux propos polémiques sur l'ex-URSS?

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Dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story, Laurent Neumann revient sur le parcours de l'ambassadeur de Chine à Paris, Lu Shaye, auteur de propos polémiques sur les pays de l'ex-URSS.

Lu Shaye, l’ambassadeur de Chine à Paris, a remis en cause la souveraineté des pays issus de l’ex-URSS, dont l’Ukraine. Ses propos, vendredi dernier sur LCI, ont suscité la consternation dans toutes les capitales européennes: "Les pays de l’Union soviétique n’ont pas de statut effectif dans le droit international parce qu’il n’y a pas d’accord international pour concrétiser leur statut de pays souverain". Une remarque qui, dans son esprit, vaut pour la Crimée, annexée par Moscou en 2014, pour l’Ukraine agressée par Moscou, mais aussi pour les Etats baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), pourtant indépendants depuis 1990 et 1991.

Lu Shaye a d’ailleurs été convoqué ce lundi au Quai d’Orsay, tout comme ses homologues chinois dans les trois capitales baltes. Non seulement cette sortie remet en cause la souveraineté et donc les frontières de ces Etats, mais elle alimente le doute sur le jeu trouble auquel s’adonne Pékin avec la Russie de Vladimir Poutine. Au moment où Emmanuel Macron compte sur la Chine pour ramener la Russie à la raison, ces propos font mal…

Désavoué par le ministre chinois

Lu Shaye est un habitué du genre. Ce diplomate de carrière (58 ans) qui, adolescent, a échappé de peu aux camps de rééducation, se présente lui-même comme "un loup combattant face aux hyènes folles". Avant Paris, il a été successivement ambassadeur en Guinée, au Sénégal et au Canada (2016-2019) où il avait dénoncé "le suprémacisme blanc" et "l’égoïsme occidental", et où il avait choqué par ses propos sur les journalistes, "une profession pour laquelle les dirigeants communistes ont très peu de considération".

Rebelote en France, au début du Covid où il accuse les personnels des Ehpad d’avoir "abandonné leurs postes du jour au lendemain laissant mourir leurs pensionnaires de faim et de maladie". Des propos qui lui avaient déjà valu une convocation par le ministre des Affaires étrangères… Une première depuis les événements de la place Tian'anmen en 1989.

Bonne nouvelle, provisoire: Lu Shaye a été désavoué par le ministre chinois des Affaires étrangères, Mao Ning. La Chine, a-t-il juré, respecte "le statut d’Etat souverain" des pays de l’ex-URSS. Mais qui croire ?

Laurent Neumann