Comment le métro de Los Angeles va scanner ses usagers pour trouver des armes lourdes
Sans avoir besoin de ralentir ou de s’arrêter, les usagers du métro de Los Angeles pourront désormais être soumis à un contrôle de sécurité passif. En circulant dans l'une des 93 stations du métro de la ville californienne, par exemple en descendant de l’escalator, ils passeront devant une sorte de caisse à roulettes, un peu comme celles que les musiciens emmènent en concert. Dedans: un scanner corporel mobile.
Lors d'une démonstration à la presse mardi à la station Union, deux agents de sécurité se tenaient de part et d'autre de la machine. Sur l’écran divisé en deux, ils pouvaient voir d'un côté des images vidéo classique, avec les gens qui descendent, marchent vers leur ligne. Sur l'autre moitié de l'écran, la silhouette de ces personnes apparaît en vert vif. Et s'ils cachent quelque chose sous leur vêtement, la forme de l'objet se détache en noir ou en couleur.
L'anatomie des individus n'est pas visible
Le scanner, développé par la société britannique Thruvision, ne permet pas de voir l'anatomie des individus, ni même un pacemaker par exemple, mais seulement ce qui se trouve entre leurs corps et les habits. L'entreprise explique que son invention fonctionne comme une caméra thermique. Elle détecte les "ondes naturelles produites par les corps" et si des objets bloquent ces ondes, leur forme se distingue à l'écran. L'appareil n'émet donc aucun rayon X ou radiations dangereuses pour la santé, et peut détecter toutes sortes d’objets, pas forcément en métal.
Les agents de la sécurité du métro vont s'en servir pour chercher des gilets d’explosifs, des fusils d’assaut, des armes dont on se sert pour commettre des attentats et des crimes qui font de nombreuses victimes. En principe, les armes de poing (couteaux, revolver) seront aussi visibles, mais la direction du métro indique qu'elle ne s'intéressera pas aux armes qui ne sont "pas capables d’infliger des pertes massives". Mais ils ne précisent pas si ceux qui seront repérés avec ce type d'objets feront l'objet de poursuites ultérieures.
Des gares trops vulnérables
En tout cas ce système épargne au gestionnaire du métro de coûteux travaux pour installer des portiques ou des points de contrôle, qui auraient en outre l'inconvénient de ralentir la circulation des gens, et donc des trains. Depuis des mois, les services de sécurité américains appelaient à renforcer rapidement la sécurité des gares, qu'ils jugent beaucoup trop vulnérables par rapport aux aéroports.
Là, ces machines peuvent scanner 2.000 passagers à l'heure et détecter une kalachnikov à 9 mètres de distance. Un salarié du métro s'inquiétait d'ailleurs dans le New York Times que "beaucoup de choses peuvent sembler suspectes quand on les radiographie à distance". Arrêter et fouiller des dizaines de suspects risque quand même bien de retarder le trafic dans un métro où circulent 340.000 usagers quotidiens.