Conflit israëlo-palestinien: "Les politiciens ne cherchent qu’à canaliser le conflit, mais pas le résoudre"

À la veille des élections législatives dans le pays, les militants du parti de la paix s'inquiètent que le conflit entre Israël et la Palestine ne soit pas au centre des débats.

Israël se prépare pour les élections législatives de mardi. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou va tenter de conserver son poste qu’il occupe depuis 10 ans. Pour cela, et alors qu’il est au coude-à-coude avec un parti de centre-droit dans les sondages, il a opté pour une ligne très dure. Samedi soir, il a notamment promis d’annexer une partie de la Cisjordanie dans l’espoir de récolter des voix de l’extrême-droite. 

Durant toute la campagne pour ces législatives, le conflit israélo-palestinien n’a jamais été véritablement abordé par les candidats, au désespoir des militants du camp de la paix. Robi est Israélienne, Bassam est Palestinien. Ils ont chacun perdu un enfant à cause du conflit, tué par le camp d’en face. Ils sont unis dans une association qui prêche la réconciliation. Un mot totalement absent de la campagne.

"Le conflit avec les Palestiniens a été ignoré pendant toute la campagne, comme s’il n’existait pas. Parce que les Israéliens ne semblent pas comprendre les conséquences d’une occupation aussi longue. Comment imaginer que ça ne puisse pas influer sur la fibre morale du pays dans lequel tu vis?", demande Robi.

"Comme le dit Robi, les politiciens ne cherchent qu’à canaliser le conflit, mais pas le résoudre", ajoute Bassam.

Inquiétude à long terme

Robi s’inquiète de la pente prise par la classe politique israélienne.

"Ça devient de plus en plus dangereux de vivre ici. Aller vers une droite de plus en plus dure, ignorer l’occupation, faire comme si elle n’existait pas ne peut créer que des ennuis pour Israël sur le long terme", estime-t-elle. 

Mais quelle que soit l’issue de l’élection, ces deux amis continueront de militer pour la paix, notamment en multipliant les conférences dans tout le pays. "C’est ce qui rend notre travail encore plus important. On ne peut pas abandonner", précise Bassam. 

Ils suivront les résultats du scrutin chacun de leur côté du mur de séparation. Inquiets, mais pas résignés.

Victor Joanin avec Guillaume Descours