Dîners, cadeau et sujets qui fâchent: dans les coulisses de la visite d'Etat d'Emmanuel Macron aux Etats-Unis

Entre Mount Vernon et la Tour Eiffel, il n'y a q'un pas. Ou presque. En tout cas, c’est l’occasion pour Donald Trump de déployer autant de faste que lorsqu’il s’est fait inviter au Jules-Verne, le restaurant de la Tour Eiffel, par Emmanuel Macron, en juillet dernier.
Mount Vernon est une bâtisse, nichée sur les bords du fleuve Potomac, dans les quartiers huppés de Washington. Une vue à couper le souffle. Un charme colonial. Des jardins majestueux. C’est la demeure historique de George Washington, le père de la Nation, héros de la guerre d’Indépendance. Il avait pour habitude d’y recevoir ses invités français, notamment le marquis de La Fayette qui lui avait d’ailleurs offert la clé de la Bastille, un imposant objet en métal noir, toujours accroché à l’intérieur de la maison.
Ministres et célébrités
Le programme de ces 72 heures est chargé: déjeuner de travail, plusieurs entretiens bilatéraux. La Syrie, l’Iran surtout, le réchauffement climatique: les sujets sont nombreux. Et Emmanuel Macron n’est pas seul. Toute une délégation l’accompagne. A commencer par plusieurs ministres: la garde des Sceaux Nicole Belloubet, la ministre des Armées Florence Parly, celui des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et de l’Economie, Bruno Le Maire. En revanche, pas de Nicolas Hulot pour parler écologie.
Il y aura cependant plusieurs acteurs clés de l’économie et de la culture: Christine Lagarde du FMI, Bernard Arnaud de LVMH, l’écrivain Philippe Besson, le chef cuisinier Guy Savoy ou encore l’astronaute Thomas Pesquet.
Une bouture de chêne
Autant d'invités au dîner d’Etat demain soir à la Maison Blanche, avant d’écouter Emmanuel Macron prononcer un discours de 30 minutes en anglais au Capitole devant le Congrès américain mercredi.
Et Emmanuel Macron ne vient pas les mains vides. Il a prévu un petit cadeau pour Donald Trump: une bouture de chêne. Un chêne du Bois Belleau, dans l'Aisne, là, où les Américains ont perdu près de 2.000 hommes lors de la première guerre mondiale. La légende veut que les soldats se soient retrouvés là, à la fin des combats, pour se rafraîchir à la fontaine du Bois Belleau. C’est depuis devenu un rite initiatique. Un bon Marine se doit de venir s’y désaltérer au moins une fois dans sa vie.