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"Ensemble, nous allons changer le destin du Brésil": quelles sont les promesses de Bolsonaro?

Jair Bolsonaro, grand favori, a remporté l'élection présidentielle au Brésil avec 55,3% des suffrages. 147 millions de personnes ont voté dans le plus grand pays d'Amérique latine. Il bat haut la main son adversaire de gauche Fernando Haddad (44,7%), après avoir frôlé l'élection au premier tour.

Le Brésil a basculé lundi dans une grande inconnue avec son premier président d'extrême droite plus de 30 ans après la fin de la dictature. Jair Bolsonaro, qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2019, a été élu dimanche avec plus de 55% des voix.

L'hymne national est entonné dans les rues du pays, le drapeau brésilien est présent à peu près partout depuis l'annonce de l'élection de Bolsonaro: des centaines voire des milliers de sympathisants du nouveau président ont célébré cette victoire devant son domicile de Rio de Janeiro. 

"Ensemble, nous allons changer le destin du Brésil", a insisté l'ex-capitaine de l'armée de 63 ans, qui prendra les rênes du plus grand pays d'Amérique Latine en janvier, grâce aux suffrages de plus de 57 millions d'électeurs.

Des promesses et des défis

C'est une nouvelle page de l'histoire du Brésil qui s'écrit, d'après ses partisans qui ont mis beaucoup d'espoirs en l'ancien militaire de réserve car celui-ci, ouvertement raciste, homophobe et misogyne, a fait beaucoup de promesses, notamment en matière de sécurité, en assouplissant par exemple le port d'armes à feu ou en réduisant de réduire la dette de 20% ou encore arrêtant définitivement la corruption qui a éclaboussé toute la classe politique pendant plusieurs années. 

Il entamera en janvier un mandat de quatre ans plein de lourds défis, dans un pays déchiré par une campagne délétère, en proie à la violence et au marasme économique. Pour mettre en place son programme d'extrême droite prônant le libéralisme économique et la ligne dure pour lutter contre la violence, le nouveau chef de l'Etat aura notamment besoin de négocier habilement pour s'assurer le soutien au sein d'un Parlement fragmenté.

Le "Mythe" va devoir assurer tout ce qu'il a promis. Dans son premier discours, il a en tout cas garanti à ses partisans qu'ils avaient fait le bon choix et qu'il pouvait compter sur lui - et sur Dieu - pour faire avancer le pays. 

Jair Bolsonaro, ce député qui n'était guère connu que pour ses gesticulations guerrières, arrive à la tête d'un pays de 208 millions d'habitants sans aucune expérience du pouvoir. Candidat, il avait dit vouloir gouverner "pour la majorité, pas pour la minorité". Dans sa ligne de mire, pêle-mêle: les Noirs, les femmes, les membres de la communauté LGBT, mais aussi les militants de gauche, les Indiens, les membres du mouvement paysan des sans-terre (MST) et d'ONG, les défenseurs de l'environnement et les journalistes.

Marie Monnier et Igor Sahiri (avec XA)