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Et si les JO de Tokyo n'avaient pas lieu? De nombreuses voix s’élèvent contre la compétition au Japon

LOUIS VA PLUS LOIN - Les premiers athlètes sont arrivés mardi à Tokyo, à 7 semaines du début des Jeux Olympiques. Mais de nombreuses voix s’élèvent toujours au Japon pour que la compétition n’ait pas lieu.

Et plus encore depuis que l’état d’urgence sanitaire a été prolongé dans 10 régions du pays, dont Tokyo et sa banlieue. Le gouvernement japonais évoque ouvertement une quatrième vague, et il est vivement critiqué pour la lenteur de sa campagne vaccinale : moins de 3% de la population a reçu deux doses.

Alors évidemment, dans ce contexte, recevoir des athlètes, des journalistes et des délégations du monde entier, ça n’est pas très populaire. Selon un sondage publié le 17 mai, 80% des Japonais seraient contre les JO, l’un des principaux journaux du pays, qui est aussi partenaire de l’événement, a appelé solennellement le Premier ministre à l’annuler, des scientifiques ont également publié de nombreuses tribunes pour affirmer qu’il était imprudent d’accueillir la compétition: bref, le gouvernement, le comité olympique et les sportifs sont seuls contre tous.

Pour calmer cette colère, les autorités ont annoncé un nouveau durcissement du protocole

Les athlètes sont testés avant leur départ et à leur arrivée au Japon, puis tous les jours et non tous les quatre jours comme initialement prévu. Ils seront la plupart du temps confinés dans leur hôtel, voire dans un seul étage de leur hôtel, et ne pourront en sortir que pour s’entraîner. Aucun contact avec le public, pas de poignée de main avec leurs adversaires.

Par ailleurs il n’y aura pas de spectateurs étrangers dans les tribunes, les Japonais sont pour l’instant toujours admis mais les épreuves pourraient finalement se dérouler à huis clos.

35 milliards d’euros pour une annulation, 20 milliards pour un report

Selon le Premier Ministre, cette bulle sanitaire est "sûre et sécurisée"… Mais une étude scientifique vient contredire cet optimisme : parue la semaine dernière, elle montre que les risques sont élevés pour les officiels, les bénévoles ou le staff des équipes, notamment parce que beaucoup de disciplines olympiques se déroulent en intérieur.

En clair, selon ces chercheurs, la bulle a de fortes chances d’être percée. Reste alors une question : pourquoi cet entêtement du gouvernement ? Et bien parce que l’inverse coûterait cher, 35 milliards d’euros pour une annulation, 20 milliards pour un report.

Louis Amar (avec J.A.)