Guerre en Ukraine: l'armée russe accusée de crimes de guerre
La guerre se poursuit en Ukraine, après 13 jours de combats dans différentes villes du pays. Si l’ouverture de couloirs humanitaires était au centre des négociations entre Russes et Ukrainiens ce lundi, les civils sont quand même bien en première ligne dans ce conflit.
Les nombreuses associations qui travaillent sur le terrain ont déjà documenté des bombardements sur des zones résidentielles, sur des hôpitaux ou encore des écoles. La Cour Pénale internationale a ouvert une enquête il y a une semaine. La tâche de collecte et de sauvegarde des preuves a commencé, mais elle s'annonce longue et difficile.
Jeanne Sulzer est responsable de la commission justice internationale d'Amnesty International France. Elle assure que les civils sont ouvertement visés ce qui constituerait un crime de guerre de la part de la Russie.
“Amnesty a documenté un certain nombre de faits constitutifs de crime de guerre à l’encontre d’hôpitaux. Ce qui est sûr, c’est que c’est la population civile qui est visée. Beaucoup de preuves remontent aujourd’hui que ce soit du côté de la société civile, ukrainienne, internationale, du côté des médias. Et souvent la première volonté dans une guerre, c’est de détruire les preuves. On l’a vu avec celle du Rwanda. Donc l’un des enjeux sera la traçabilité des éléments de preuve", indique-t-elle.
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Des accusations aussi du côté russe
Des accusations de crime de guerre qui viennent des deux camps. Lundi, le représentant russe dans les pourparlers entre Moscou et Kiev a accusé l'Ukraine d'empêcher l'évacuation de civils des villes en proie aux combats, assurant que l'instauration de couloirs humanitaires sera abordée lors des négociations de lundi.
"Les nationalistes ayant pris position dans les villes continuent d'y retenir des civils et les utilisent directement et indirectement, y compris comme bouclier humain, ce qui est bien sûr un crime de guerre", a affirmé Vladimir Medinski à la télévision publique russe.