Guerre en Ukraine: la prudence reste de mise après des pourparlers russo-ukrainiens "positifs"

Les négociations entre Russes et Ukrainiens semblent enfin avancer, 35 jours après l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe. Mardi, à Istanbul, les pourparlers entre Moscou et Kiev ont été "substantiels" et ouvrent la voie à une rencontre entre les présidents Poutine et Zelensky, ont estimé les négociateurs.
La Russie a annoncé qu'elle allait "radicalement" réduire son activité militaire en direction de la capitale Kiev et de la ville de Tchernihiv, au nord du pays. De son côté, l'Ukraine a assuré qu'elle accepterait la "neutralité et le statut non-nucléaire" dans le futur, en échange d'un accord international pour garantir sa sécurité.
L'annonce principale est venue du vice-ministre de la Défense russe, qui a promis une desescalade sur le front militaire: "Le ministère de la Défense russe, pour accroître la confiance mutuelle, a pris la décision de réduire radicalement son activité militaire à Kiev et Tchernihiv", a lancé Alexander Fomine, le vice-ministre.
Un leurre?
Même son de cloche côté ukrainien, où le négociateur en chef envisage pour la première fois un sommet commun avec la Russie: "Nous pensons que les conditions sont suffisantes pour qu'une rencontre entre les présidents ukrainiens et russes soient envisagée", a estimé David Arakhamia le chef des négociateurs ukrainiens.
Le président Volodymyr Zelensky considérait mardi ces pourparlers comme des "signaux positifs", tout en restant sur la défensive. La prudence, c'est aussi ce que préconise Nicolas Tenzer, directeur du journal Desk Russie et enseignant à Sciences Po: "Très souvent le régime de Vladimir Poutine a utilisé les négociations pour gagner du temps, se renforcer et puis après évidemment, tout jeter par-dessus la table".
Même prudence du côté des européens. L'Elysée n'a pas souhaité commenté ces négociations. Washington et Londres ont eux réagi avec scepticisme.